Affres du dessin en ses petits et grands palais

Publié le par L'Aquoiboniste atrabilaire

Alice sur sa planche, c'est moi  (Tableau de Jérôme Borel, 2013)

Alice sur sa planche, c'est moi (Tableau de Jérôme Borel, 2013)

la suite de l'article éponyme publié suite à ma fixation sur les vexations pratiquées à mon encontre par Vilaine sosotte, Sorcière venimeuse, Vraie salope... les initiales péjoratives ne manquant pas pour définir ma "prof" de bozarts. Je publie ça des mois après le 19/6, jour de l'attaque franco-belge, quand je ne risque plus de me prendre un jet d'acide de ses gros yeux bleu frite. Son huile bouillante et glacée de fille propre sur elle, mais qui sent la bière quand on s'approche d'elle. Elle a mon âge ou presque, elle est belle, et moi aussi j'aime la bière. Mais elle, elle ne m'aime pas.

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Sentant venir l'orage, quelques jours avant j'écrivai : "Si je pars, c'est le jardin qui me manquera, et aussi la possibilité de parler à des femmes de mon âge formidables, pas comme à mon précédent ".

Las, ce jour de fin juin 2015 la prof m'a virée, "je vous demande de ne pas vous réinscrire", la conséquence de mon mail vengeur, la vengeance de la cheffaillonne. L'ai traité de parano et lui ai dit d'aller se faire soigner. Loin du paradis désormais, mon dernier modèle devant le palmier, dommage Nicolas de Lyon était très sympa, bavard, aimable, et ami d'Anne Alvaro excusez du peu. Bye Crazy, j'irais ailleurs dessiner.

Je disais donc : (ça c'était avant... que la folle ne me vire, uniquement parce que je lui ai dit, dans le but de l'amadouer (mais peine perdue devant sa folie d'énervée) que "je ne sais pas si je vais me réinscrire, je souhaiterais récupérer certains de mes exquis dessins". Patatras, elle saisit la perche involontaire, "je vous demande de vous arrêter" gloussait Balladur, elle c'est "je vous demande de ne pas le faire : (me réinscrire chez elle !)". Elle ne veut plus de moi, la vraie raison est son inimitié innée envers moi, pour rien, depuis le début, son injustice etc. Jamais fait de bruit pourtant, contrairement à certains ramenards et vantards, qui savent lui dire ce qu'elle a envie d'entendre. Mais qu'elle se rassure elle n'a rien gagné, je ne voulais certainement pas continuer à perdre mon temps auprès de cette perverse narcissique, harceleuse et empêcheuse de dessiner en rond. D'ailleurs, sait elle le faire, dessiner ? Jamais elle ne porte de blouse, jamais ne crayonne, jamais rien ne montre d'autre que les pages glacées de ses livres d'art, en se trompant dans les dates et les noms : Quentin Latour, Fantin Latour, Georges de la Tour, pour elle même siècle et même combat.

Moi non plus je n'en veux plus de cette mauvaise prof qui ne prépare aucun de ses cours ; vient les mains dans les poches ; ne prévoit aucune progression pour ses élèves ; se contente de rester derrière eux avec son fameux "ça c'est vous !" - on est bien avancé... ; en fin d'année ne propose pas de pose plus longue que dix petites minutes ; ne tient pas son programme de sorties (aucune en fait sauf celle des autres cours qu'elle tient, ne nous en prévenant pas, nous obligeant à nous casser le nez contre la porte close de l'atelier si d'aventure on voulait venir un autre soir, comme elle claironne pourtant qu'il est possible de le faire ; humilie les modèles venus quémander des heures en plus en les laissant attendre son bon vouloir, comme honteux en leur tenue légère et démunie, descendus de la sellette. Et pérore au milieu de sa petite cour qui la rassure, adoratrices hypocrites qui ont bien senti la folie de l'insane mais se tiennent à carreau, pas question de perdre son précieux sésame, mieux vaut supporter le mauvais caractère de la profaillonne et faire semblant d'avoir affaire à une personne normale et intelligente. Evidemment, ce qu'elle n'est pas. Flagrant aux portes ouvertes de l'autre jour, partout des professeurs ouverts, accueillants, sympathiques. Enfin méfiance, chat échaudé craint l'eau froide. Mais de source sûre je sais qu'elle est désavouée et mal aimée par ses collègues, Mme Foldingue, qui n'a pour se rassurer que le miroir d'adoration complaisante que veulent bien lui tendre ses zélèves zélées, surtout désireuses d'une quatrième année aux frais des impôts de la ville. Malheur à moi de ne pas jouer le jeu. Malheur à elle d'être aussi névrosée, psychosée, mal remise de la philosophie du boudoir de papa, pauvre fillette dont on a envie de tirer les tresses blondes de petite bruxelloise gâtée, ah la Belgique ne nous a pas fait que des cadeaux, Annie Cordy et Poelvoorde, et le grand Jacques, venez à mon secours. La péronnelle est en liberté, sortez la camisole.)

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Ci-dessous, voilà ce que j'écrivais il y a deux mois. J'avais pressenti qu'un jour prochain la blonde pouvait bien péter les plombs. C'est ce qu'elle a fait le 19 juin dernier, lors d'un esclandre public, en m'ordonnant de ne pas me réinscrire à son cours l'an prochain et à commencer par le quitter immédiatement (après la 2e pause, soit vers 16 h, pas eu le temps de terminer les poses obligemment prises par un gentil modèle dans le jardin). Pour me consoler, me dire que jamais je n'y aurais rien appris d'autre que ce qu'on apporte soi même dans son escarcelle, la fausse enseignante étant bien incapable de transmettre quoi que ce soit d'autre qu'une furieuse envie de mordre. Mais le jardin, je le regrette. Et la tranquille béatitude qui se forge en cours d'élaboration du dessin, hors de l'urgence de l'approche de la fin de la pose du modèle. Hors surtout de la présence d'une folle venimeuse à mes côtés, m'observant du coin de son oeil bleu frite (suis assez contente de cette métaphore ;))

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Ci-dessous...

.... Je pratique dessin et peinture, je barbouille quoi, mais avec amour et application, suis inscrite aux bôzarts de la ville de Paris.

Quelle chance, oui mais patatras, complainte et gross malheur, suis tombée sur une prof autoritaire et hystérique, la seule Belge en France qui ne soit pas drôle, à me gâcher presque tout plaisir d'aller en cours de dessin. Une perverse narcissique qui se rassure dans le miroir flatteur du regard admiratif des élèves, qu'elle préfère évidemment grand débutants, histoire de penser qu'elle va tout leur apprendre. Affligeant, après trois ou quatre ans de cours avec cette quinqua minaudante, certains èlèves n'arrivent encore pratiquement à rien, et en sont conscients.

Mademoiselle doit se sentir en danger avec des élèves comme moi, qui ne la sollicite pas et peux me passer de ses conseils. Pas eu l'habitude d'avoir eu un professeur sur le dos comme ça lors de mes dix années dans un autre atelier de la Ville, jamais eu de problèmes, avec des profs normaux et aimables, qui m'aimaient bien je pense et me complimentaient à l'occasion. Las, je suis tombée là sur une vociférante, niveau d'enseignement collège, classe de troisième maximum, capable de m'arracher violemment des feuilles de papier juste prises, alors qu'elle venait tout juste d'en distribuer une brassée à d'autres. M'accusant de vouloir utiliser des feutres sur ces belles feuilles pour aquarelle, rien de plus faux, j'ai mes godets et mon pinceau à côté de moi, je devrais me contenter de papier ordinaire pour mes lavis... Lourd silence après son coup d'éclat, tout le monde se tient à carreau. Je suis médusée, "il ne faut rien dire quand elle part en vrille comme ça", me prévient une gentille qui l'"a déjà vue s'en prendre à quelqu'un comme ça". Mais je n'ai rien fait ! Après la sidération et je dois le dire, un certain coup porté à l'estime de moi, maintenant je n'ai plus que de la pitié pour cette harceleuse, qui m'a dans son collimateur de surveillante générale depuis le début de l'année. Ne pas jouer le jeu de la victime désignée, ne pas lui faire ce plaisir.

Je suis devenue invisible, elle fait semblant de ne pas me voir et m'ignore, ne répond pas si je fais mine de lui demander quelque chose. Fait ça pour m'humilier, j'ai dû commettre un crime de lèse royauté. Elle me bat froid et comme une gamine commente mielleusement tous les travaux des élèves de l'atelier sauf les miens. Au début en fus bien marrie, l'injustice criante me serrant le coeur, m'accrocher à mon pinceau. Maintenant j'ai décidé de m'amuser de son caprice de vieille petite fille gâtée, de la pitié pour ses mauvaises manières. Puis ça me fait des vacances, son discours lénifiant ne me manque pas. "Elle est connue pour ça" dans les ateliers me dit-on, son sale caractère et ses sautes d'humeur. Ca me rassure, mais pourquoi avoir fait de moi depuis le début de l'année son bouc émissaire ? Délit de faciès, de bégaiement, de bonne technique non enseignée par elle, qui en est bien incapable, justement ?

Certaines élèves sont sympas et compatissent devant le traitement de défaveur organisé par la tornade blonde, ayant bien remarqué son manège et mon bannissement par la furieuse. Sans raison aucune, mais ne pas chercher de raison chez la blonde outrée Quiévrain, folle de son logis, future morte, le couperet d'Albert Cohen à l'égard des petits importants.

N'ai pas droit à ses commentaires, elle croit m'en priver, je me régale de ma liberté. M'a quand même fait l'aumone, à la toute fin du dernier cours, de remarques fielleuses, les premières depuis trois semaines de mépris affiché : "ce vert, je ne suis pas sûre..." Zut, elle revient, je me passais bien de son non enseignement. Je ne saurais faire que de l'"illustration", le gros mot est lâché. Si elle croit faire passer de l'Art dans ses rangs, c'est raté. L'art de l'illustration, c'est déjà beaucoup, n'en espère pas tant, rien que le plaisir de croquer des silhouettes au crayon et à l'aquarelle, et si ça fait "illustration" et que ça ne plaît pas à madame la censeur, bonsoir. C'est la fin d'une après midi passée dans le jardin délicieux, elle n'aura pas réussi à me la gâcher totalement. La seule chose que je regretterais de son cours, car j'entends bien aller étudier ailleurs l'an prochain, moi pas si maso quand elle si sado : le jardin de l'atelier. Elle n'y est pour rien, même si elle en a la clé, car ne connait rien à rien l'inculte, les forsythias du jardin sont pour elle des "genêts". Pire, les perles incessantes qu'elle enfile en parlant des expositions qu'elle a vues (les mêmes que moi j'en ai peur), "aux Halles Saint Pierre" - l'ignorante confond avec les Halles Saint-Hubert de Bruxelles - qu'on la chasse ; et le palais "Grognard" pour le salon du Dessin à la Bourse, entendre le palais Brongniart bien sûr. M'en fous, n'écoute plus les simili cours de la vaniteuse-capricieuse (et empêcheuse de dessiner en rond, c'est le comble) qui aimerait bien philosopher, mais ce n'est pas héréditaire. Il fait trop beau au jardin, sans doute lassée par sa péroraison sa cour s'étiole autour d'elle, qui soliloque en feuillettant des catalogues trop grands pour elle.

Lui dire : "Fais passer les raisins des feuilles, aboule l'aquarelle et ferme là un peu, on n'entend plus les mouettes crier". Moi, je dessine, j'aime ça, elle me fait m'arrimer à mon crayon cette bonne femme tourneboulée, je ne veux pas lever les yeux quand je l'entends arriver près de moi et vanter comme c'est pas permis exprès et ostensiblement les gribouillis d'à côté, elle croit me faire du mal cette malheureuse, si un inspecteur d'académie passait... J'ai la rage de dessiner encore mieux et mieux pour la faire bisquer, la pauvre chose. Retourne à ta casa, Velazquez que tu ne mérites pas, mauvais professeur d'un bel art, l'affreuse aussi blonde que Sylvie Vartan mais sans la bouche en coeur. "J'ai un problème"- chanson, je crois bien qu'elle ne m'aime pas, un jour j'ai dû redire le nom d'un artiste qu'elle écorchait comme d'habitude, ça ne lui aura pas plu elle se sera vexée, il en faut peu aux petites âmes. La voilà habillée par moi pour l'hiver prochain, et à peste, peste et demie, je rajoute qu'elle peint comme un pied ; il faut voir ses deux pauvres oeuvres orangeasses sur le net...

Heureusement il y a les modèles, vieux gros maigres ou moches, tous beaux, les rires des élèves, les conversations sous les arbres, le concierge qui est gentil je le connais depuis la bibliothèque de la porte Montmartre, j'étais sa lectrice préférée. Heureusement il y a comme maître de dessin un Frédéric Pajak, rassembleur de vrais artistes, heureusement il y a tous ces modèles à croquer, et mon chat qui n'attend que ça, et ma fille quand elle sera rentrée de s'amuser. Moi, je vais faire défiler mes photos d'art, et m'y lover, m'y déployer. Le trait, il n'y a que ça de vrai, celui de l'esprit. Certaine en ont peu, et plat comme leur pays. Ah ça fait du bien, la vengeance est un plat qui se mange comme le chicon bière, et tiens j'étais encore fourrée hier au Centre Wallonie Bruxelles, où l'art de la BD s'expose en ce moment.

Ne pas finir mon cahier dessiné par cette scorie, rester sur la grandeur des infantes d'Espagne et de leurs nains, les hauteurs de Montmartre et les icônes américaines, toutes les étoiles du cinéma, toutes les expositions se mélangeant. Un coup de gomme sur l'imposture artistique de cette pauvre fille, Dieu merci pas institutrice, ne risque pas de traumatiser des enfants et leur enlever le goût du dessin à jamais... Ce petit dessin de Victor Hugo au rez de chaussée, une figure grimaçante légendée : "je n'ai pas peur de la sorcière"... Je suis une adulte moi, j'en ai l'âge, presque le sien. J'ai connu "Jours de France", j'ai lu mes dessinateurs dans le texte. Je n'ai pas peur de Sa Vilénie, les vraies princesses ont du coeur et portent perruque chez Velazquez. Je n'ai pas peur de ses coups de crayon, je serre le mien bien fort et j'emmerde sa maréchaussée. Vive le dessin libre.

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Heureusement consolation patronymique (le "nom des gens") sa presque homonyme - homophone Sara Forestier, rencontrée la veille, m'a claqué la bise sur les deux joues au sortir de notre rencontre. Par comme l'autre horrible qui a refusé de me serrer la main (pourquoi cette manie de rabaisser moi même, aurais dû rester sur ma victorieuse sortie de l'avoir traitée de parano et consort, pan dans la cible, mémère hors de ses gonds). Flûte et zut lui ai montré mes larmes aux yeux à l'infâme qui m'a fait grimper l'HTA, elle m'a tourné le dos parlant de chantage affectif, comprend-elle ce qu'elle dit. Je ne la reverrai jamais, c'est au moins ça. Ou dans les pages des faits divers, quand elle aura tué une élève.

Consolée hier par avance par la vraie jolie Sara, qui m'a embrassé sur la joue. Une vraie nature celle ci, spontanée et gaie et douée. Qui ne joue pas la comédie du talent. Qui n'a pas bénéficié de passe droit pour arriver là où elle est, une actrice et comédienne célèbre et aimée. Restons en là, je préfère la Sara des champs à la sa... des villes, celle de la forêt à celle des rues, le goût du nom des autres

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Rencontré par hasard près d'un an après (lors d'une conférence organisée par les BAVP) une ancienne élève du cours, bonne dessinatrice, avec laquelle j'échangeais un peu dans l'atelier de vilaine sorcière. Qui se rappelle très bien de moi, et me dit : "elle n'a pas été cool avec toi, pas été bien, elle a été très dure".

Calimero touche la coquille qui lui sert de chapeau et salue cette élève avec gratitude, même si celle-ci n'avait pas bronché lors de l'algarade.

(écrit en avril 2016)

Publié dans dans l'art

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