Les parents sont en panne mais les petites sorcières s'envolent

Publié le par L'Aquoiboniste atrabilaire

Les parents sont en panne mais les petites sorcières s'envolent
ROUERGUE
(Dacodac)
 Géraldine Barbe ; ill. par Juliette Barbanègre :
 S.O.S. parents en panne. 2018
 ISBN 978-2-8126-1688-4 : 12,50 EUR


Rien ne va plus dans la famille de Germain, et de ses deux amis Matilda et Mehdi. Les trois collégiens habitent la même petite cité parisienne dans le XXe arrondissement de Paris, et se plaignent de devoir depuis quelque temps beaucoup trop aider à la maison leurs bobos de parents respectifs. Trop de responsabilités et de soucis pour Germain quand il rentre de classe, lui et son petit frère n'en peuvent plus des mercredis marathons à courir entre collège, piano, yoga et autres cours d'anglais, et si en plus il leur faut veiller sur leur père... Pour celui-ci, bon comédien manquant un peu de confiance en lui,  les rôles se font rares. Peu à peu il ne quitte plus la maison, ne se lave plus (c'est ça le pire !) et ne s'intéresse plus qu'à ses mandalas et autres jeux vidéos... Chez Matilda, ce n'est pas mieux, son éditrice de livres pour la jeunesse de mère est trop tête en l'air, elle a perdu un manuscrit important au milieu de son désordre, et va à coup sûr perdre son job pour faute grave ! La voilà maintenant qui traîne en robe de chambre et a l'air de se moquer de tout... De leur côté Mehdi et sa grande soeur n'ont plus de temps pour eux, trop occupés faire à la place de leur mère la comptabilité de la maison de couture qu'elle tente de créer, styliste d'origine maghrébine qui parle mal le français...
 Vues à travers le regard plein d'amour et bien trop angoissé des enfants, les défaillances de leurs parents prennent beaucoup d'importance. Vont-ils réussir à remettre leurs parents sur le droit chemin de la vie ?  Les enfants n'ont pas à jouer aux parents pour leurs propres parents quand ceux ci n'assument plus leur rôle, ce n'est pas à eux de tout réparer et de réorganiser la vie de famille... Le message est fort mais dans ce  "feel-good roman" plein d'humour et de malice, les situations ne sont pas désespérées. Pas de catastrophe à déplorer,  les parents "en panne" ont beau être submergés par la dépression ou le burn-out, il n'en restent pas moins attachants et pas si défaillants que ça au final (l'amour fait bien des choses). Entre le bon sens et la gentillesse des enfants et la communication jamais coupée avec les parents, tout est bien qui finit bien dans l'immeuble.  Beaucoup d'humour et de légèreté dans ces scènes de la vie familiale réalistes, mais pas trop. Les enfants finiront même par trouver leur voie dans le métier de leur parents. Happy end attendu, mais l'ensemble fait passer un très bon moment.  

Les parents sont en panne mais les petites sorcières s'envolent
TALENTS HAUTS
 Sophie Dieuaide, Merie-Pierre Oddoux :
 Esther et Mandragore. 4 : À l’école des sorcières. 2018
 ISBN 978-2-36266-260-7 : 9,90 EUR
 
Où on retrouve avec plaisir les aventures de la jeune sorcière Esther et de son chat (qui parle, et pas pour rien dire !) Mandragore, fort occupés à des aller-retours entre le monde des humains et l'école des sorcières. Élève de 1re année à l'école, Eléonore a été envoyée en mission dans notre monde (un endroit qui ressemble à une grande ville française) chez Agatha, jeune sorcière de 250 ans infiltrée chez les humains, et mène auprès d'elle (quasiment) la vie d'une jeune fille normale. Toujours accompagnée de Mandragore, elle doit rentrer en cachette à l'école, et en profite pour rapporter à ses camarades de classe fort curieuses un aperçu des moeurs et coutumes de notre monde... Lassées de leurs chaudrons et de leurs cours de magie, ses copines l'obligent à leur ramener les cadeaux les plus variés, tout ce qui leur manque pour être à la page : des robes à la mode, un vélo, des téléphones portables, et tout ce dont elles n'ont même pas idée. Un simple stylo-bille les fascine ; dans la vie il n'y a pas qu'apprendre à jeter des sorts ! Faire se lever une tempête ou rendre une forêt inaccessible, quand même ça peut servir, des fois, mais ça a l'air bien plus marrant chez nous ! Quoique, devoir apprendre les mathématiques et prendre l'escalier comme tout le monde (ici bas)...  Le burlesque des situations est savoureux, et la comparaison entre les mondes irrésistible. Les petites sorcières apprennent même à voler sur des balais, grâce à une saine lecture venue du monde d’en bas (Harry Potter et son quidditch, bien sûr !). Un petit roman du genre fantastique, 4e épisode d'une série plutôt sympa qui a réussi son teaser : on attendrait presque la suite avec impatience. S'annonce une "sortie scolaire" des camarades de classe d'Esther, qui ont obtenu le droit d’aller voir ce qui se passe dans l'autre monde. On devrait savoir en prime si Mandragore a réussi à créer la première école de chats qui parlent, c'est pas sorcier.

 

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