Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum

Publié le par L'Aquoiboniste atrabilaire

Comme d'habitude, j'ai traîné, je n'y suis pas allée, à Beaubourg. Je savais pourtant que c'était la dernière expo sur laquelle Macha avait travaillé. Que ne m'avait-elle invité au vernissage (impossible, pas dans ses habitudes). D'ailleurs, la pauvre est morte ce jour là ou à peu près, le 19 mars. J'ai écrit un post sur cette amie attachée de conservation, dont la conversation s'était faite plus rare ces dernières années, et qui ne pas parlé de cet artiste sur lequel elle travaillait, préparant les notices de l'exposition monographique du Centre Pompidou. Stéphane Mandelbaum (1961-1986), dont j'ignorais tout encore, duquel elle éprouvait autant de fascination que de répulsion, je tiens ça de source sûre. La fin tragique à 25 ans de ce dessinateur fulgurant, à la puissance d'un Schiele et hanté par les démons de Bacon, renvoyait sans doute à Macha l'image fragile qu'elle avait désormais d'elle même.

Le catalogue reste, et plein de sites dédiés à ce fulgurant scribouilleur au bic bleu et rouge, hachurant d'un trait précis et brouillon à la fois des archétypes et des signes, des figures et des portraits habités, sur un fond blanc plus lisse que sa vie. Tué d'une balle dans la peau, lors d'un règlement de compte, suite à son implication dans un vol de tableaux de maître. Fatalité, vitas brevi. Une intelligence et un art singuliers, arrêtés brutalement, violence présente dans les dessins de Mandelbaum, tous habités et hallucinants. Tous symptômes bien relevés par la passeuse journaliste Elisabeth Quin, dans un post instagram qui signalait cette exposition, et une autre dans une galerie parisienne, cet hiver/printemps. 

Du bleu couleur stylo bille, le bleu de Macha, et le rouge du sang qui coule et qui s'arrête, se fige, comme nous devant cet étalage cette criaillerie de courbes et de lignes répétées et usant jusqu'à l'os les figures.

Une découverte qui fait un peu mal, quand on sait comment la vie de Stephane Mandelbaum a fini, et je pense aussi, bien que leur art soit très différent, au graphiste, peintre, dessinateur, et street artiste prolifique Bilal Berreni (1990-2013), aka (as known as) Zoo project. Arrêté en plein vol lui aussi, tué à 23 ans à Detroit dans son appartement. Crimes crapuleux restés impunis, circonstances mystérieuses de leur disparition, ces deux artistes inclassables dégagent à tout jamais une aura dangereuse et brûlante.

 

Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum
Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum
Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum
Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum
Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum
Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum
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Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum
Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum
Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum
Le bic rageur de Stéphane Mandelbaum
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