19M, un peu de luxe à la porte d'Aubervilliers
le19M - Lieu de création et transmission des Métiers d'art de la mode
Du 18 janvier au 23 avril 2022, la Galerie du 19M inaugure ses espaces avec une première exposition intitulée l'Ouverture du 19M, retraçant l'élaboration de l'œuvre architecturale du 19M, et ...
Arrivée en retard d'un quart d'heure au créneau fixé lors de la réservation obligatoire pour la visite de la galerie d'exposition du 19M, le nouveau vaisseau amiral (siège ? et ateliers) de la maison de haute-couture de luxe Chanel, avec une douzaine de maisons de métiers d'art satellites, construit tout récemment au 2 place Skanderbeg porte d'Aubervilliers aux confins du 19e arrondissement. Pas bien grave, derrière les grilles donnant sur la place et dans le grand hall lumineux, il n'y quasiment personne, hormis des gardiens et des hôtesses fort aimables, le public en ce vendredi midi ne se presse pas pour visiter la galerie d'exposition et sa première présentation, intitulée "L'ouverture", déclinée en mots rouges sur les uniformes des agents. Arrivés en voiture (note que le bus 45 arrivé de la Gare du Nord et du 9e arrondissement passe juste devant), pas eu de mal à trouver ce haut bâtiment reconnaissable de loin (pris soin auparavant de regarder à quoi il ressemble, via l'Internet).
D'une blancheur immaculée qui tranche heureusement avec la grisaille et le chaos environnant, l'immeuble (ou plutôt plusieurs immeubles juxtaposés) se présente triomphalement au bout la perspective de la place Skanderbeg rentrée dans le GPS, qui malgré son nom énigmatique ne serait qu'un banal rond-point parcouru de bretelles et voies d'accès, et d'une incessante circulation. Arborant un air glacé, le 19M va très bien avec sa localisation à la toponymie fleurant la banquise chic (chercher qui est ce Skanderbeg), avec sa façade transparente et vitrée, tout bardé verticalement de longs et sinueux poteaux blancs, comme une jungle protectrice d'épaisses et fines lianes métalliques enserrant le bâtiment entièrement vitré.
Une identité visuelle signée par l'architecte star Rudy Rucciotti, qui a fait surgir pour Chanel tout près du périph ce tout nouveau luxueux paquebot, tout chic et d'une blancheur de bon aloi, un maillage élégant comme celui imaginé pour le Mucem mais qui ne rappelle pas vraiment la dentelle sombre du port de la Joliette, et on est bien porte d'Aubervilliers. Alors il ne reste qu'à se précipiter à l'intérieur du bâtiment, en visitant la galerie d'exposition ouverte gratuitement au public. Une évocation de la fine fleur de savoir-faire séculaires et modernes, métiers d'arts au service de la mode et de la haute-couture, présentée dans une scénographie épurée, ludique et et poétique. Oui, luxe calme et volupté dans cette galerie haute comme une cathédrale vitrée ouverte sur une forêt, autour de laquelle se poursuit un travail de création sophistiqué et exigent, celui internationalement reconnu de grandes maisons françaises de métiers d'art, entrées dans le cercle de la maison tutélaire Chanel, restées indépendantes mais réunies dans un même lieu de création, loin du faubourg Saint-Honoré mais dans le même esprit.
Avec des sequins brodés,
Un peu plus loin dans une ville mitoyenne, le tiers-lieu "Mains d'oeuvres", 1 rue Charles Garnier à Saint-Ouen, semble bien abandonné et délabré malgré sa cour Myrtille et ses briques années trente. Le bâtiment a été répertorié et signalé sur le plan du quartier finement brodé en relief, présenté dans l'exposition.
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