Au-delà du Street Art, l'exposition du Musée de la Poste à Paris

Publié le par L'Aquoiboniste atrabilaire

 Invader « Au-delà du Street Art : un autre regard », « Au-delà du Street Art : un autre regard », exposition visitée le 22 mars 2013 à l’Adresse-Musée de la Poste, boulevard de Vaugirard. Impression très sympa en entrant, on n’est pas dans la rue mais c’est presque tout comme, des fresques ou des photos de celles-ci partout dans l’espace d’exposition tout en longueur, investi par l'art urbain. Les artistes choisis sont tous des créateurs de talent, les œuvres sont fortes, souvent réalisées in situ ou pour l’exposition. La sélection présente un panorama assez riche, intéressant sur la diversité des techniques et des caractéristiques d’une forme d’art très à la mode et devenu planétaire, celui dit urbain, le choix a fait mouche et a su toucher le public, au vu de son succès de l’exposition, dont c’étaient les derniers jours.

Chic, deux visites guidées par des conférencières ont lieu pendant ma visite, revoir les collections permanentes ce sera pour une autre fois, même si les détournements de Plonk et Replonk se cachent dans les étages, là où mes préférences vont toujours vers l’époque des malles-postes et des diligences,   et surtout de la collection des charmantes lettres d’enfants au Père Noël. N’arrivent-elles pas aujourd’hui toutes à Libourne en Gironde, chez moi ?

Ces quelques propos sont tirés de ces deux conférences suivies l’une après l’autre pendant mes deux heures de visite (et aussi pour petite partie du livret accompagnant l’expo). La première en anglais, menée pour des jeunes d’une école d’art (certains sont Français, leur prof m’invite à me joindre à eux) : je comprends tout, easy listening, mais le laborieux anglais de cuisine de la conférencière simplifiant à outrance son propos déjà paraphrastique me lassera assez vite… Je me glisserai (m’incrusterai) aussi, dans une autre conférence, bien plus intéressante, destinée à des élèves ados turbulents.

Premières manifestations apparues dans l’espace public dès les années 60, aux USA et en Europe de l’Ouest, marquées par des secousses culturelles et politiques et des idées nouvelles très fortes : lutte pour les droits civiques, révoltes étudiantes, émergence du féminisme, de l’écologie. A New York, les jeunes des quartiers veulent faire parler d’eux par ce moyen d’expression pictural, dire « on existe, on est là ». Ils vont commencer par marquer leur nom sous forme de signatures géantes, vite transformées en fresque. A Paris on parle de «blaze », la signature et le marquage de territoire, pour occuper le terrain en une sorte de guerre du territoire, chacun pour soi, l’espace est cher dans la capitale. Peu d’historique des mouvements artistiques urbains, des médiateurs sont dans la place pour proposer des explications au public nombreux (rapportées peu ou prou par moi ici). Les œuvres ou les photos de celles-ci, des années 60 à aujourd’hui, font le job : elles ouvrent des questionnements sur la place de l’homme dans son environnement, posent un regard engagé sur le monde, la ville et la société. Principale fonction de l’art, street ou pas.

Ernest Pignon-Ernest le précurseur (déjà évoqué ici) ouvre l'exposition, des photos N&B de certaines de ses oeuvres les plus connues. Le plus souvent son projet consiste à saisir un lieu à travers tout ce qui le constitue et venir y inscrire un élément qui doit à la fois transformer le lieu en espace plastique et en exacerber les potentialités poétiques, rendre l’ancien contexte inséparable de la sensation présente, en revisitant le quotidien. Les silhouettes qu’il dessine dans la rue témoignent de faits historiques, ça a pu être les explosions d’Hiroshima et de Nagasaki à ses débuts. Pignon-Ernest puise son inspiration dans les villes et leur histoire. Le papier, matériau fragile, fait corps avec le mur et sa disparition annoncée renforce l’histoire racontée : les morts de la Commune, l’apartheid, les immigrés chassés de leurs logements. Glissant théâtralement ses interventions comme « des signes poétiques de façon à mieux comprendre le lieu », ce pionnier du street art ravive ainsi l’histoire des lieux depuis plus de 40 ans.

Pour le plaisir, photographie une palissade de Jef Aerosol, improbable rencontre au pochoir de Woody Allen et Chuck Berry, et toujours le détail de la flèche rouge dans son œuvre, évoquant la signalétique urbaine. Plus loin, Miss. Tic la sorcière de Picsou a planté ses habituels aphorismes pour une fois devant un dessin coloré, c’est joli mais un peu vu et revu. Ô joie de ne pas me cacher pour photographier au Samsung ) d’éventuels  gardiens matamores défendeurs de clicher en rond (alors que des gros zooms surgissent un peu partout, le net doit être truffé d’images de cette expo. Et dire que j’ai eu en 2006 le concours d’adjoint technique de surveillance et de magasinage, autrement dit gardien de musée et que j’aurais dû moi-même partir à la chasse des contrevenants si d’aventure j’avais pris le job, nooon… Regardé de près avec plaisir un des hommes blancs de Jérôme Mesnager, plus si présents dans la ville désormais. Non la Poste dans sa grande clémence de service public nous permet de garder une trace de notre passage et d’emmener avec soi un reflet imparfait des images devant lesquelles on s’est arrêtées, c’est devenu rare, et je le signalerai sur le livre d’or en fin d’expo.

DRAN, grand tableau "Ville propre", 2011, critique de la société contemporaine. Connu de toute façon pour son cynisme, avec lequel il dénonce tout le monde et critique tout tout le temps. Cache la misère, il repeint les SDF en blanc. Né en 1979 à Toulouse, à 13 ans s’est acheté une bombe, et devant le mur s’est dit : « je fais un cœur ou je fais une bite ? ». A fait les deux, toujours à la fois du poétique, du rigolo léger et du trash vulgaire comme on aime. Un dessin sur un carton d’emballage de pizza, petite dénonciation humoristique des dérives de l’art contemporain, où il reprend les codes des galeries.  Un couple regarde un tableau accroché dans une expo, une pastille rouge au bas signifiant « vendu », pour cette «Croute » (2010), jeu de mot sur le mauvais tableau et la véritable croute de pain restée collée sur le carton d’une boîte de pizza graisseuse, sur lequel est fait le dessin. (ne serait-ce pas plutôt Blek le rat qui a commis ça, je m’y perds ?). Le plus marquant, l’incroyable œuvre couverture géante de BD montrant Tintin le Belge découvrant le métro parisien : « Tintin en France », 2009, représentant les Français affreux sales et grévistes. 2013-03-22 14.21.47

Shepard Fairey, connu pour son affiche d’Obama dans sa 1recampagne électorale de 2008 intitulé « Hope », portrait bleu rouge aux couleurs nationales de l’Uncle Sam. Dans le XIIIe (nouveau territoire du street art, avec ses tours à colorier et animer), quartier Olympiades, on peut voir une grande fresque sur le flanc d’une tour, « Rise above reble » depuis 2012. Artiste paradoxal et contradictoire, on reproche à ce libertaire anarchiste revendiqué désormais très côté de rentrer dans le système commercial, vendre très cher des produits dérivés, des T-shirts, sous le logo de sa signature au logo végétal, entourant une étoile représentant les traits d’un catcheur français. Pseudo : Obey, pour dénoncer l’effet Big Brother de la propagande, les sinistres méthodes des nazis et des oppresseurs de tout poil. Reprend les couleurs noir et rouge de l’imagerie soviétique, la propagande russe ou chinoise, communiste (par ailleurs ce sont les couleurs les moins chères en imprimerie…) Casse les codes militaires vestimentaires avec du rose, inhabituel sur un soldat. Au-delà de la politique, on trouve surtout dans son œuvre une critique de la société de consommation, de l’oppression des médias, dont nous ne serions pas conscients (?), façon « Big brother is watching you », dieu merci nous ne sommes plus en 1984. 2013-03-22 14.55.56

Invader, Français, n’est pas issu du mouvement graffiti mais est archi-connu pour ses mosaïques colorées aisément reconnaissables et toujours haut perchées dans l’espace urbain. Il tire son nom du jeu jeu vidéo japonais de 1978, « Space invaders », à l’image desquels sont réalisés ses mosaïques.  Moins fortes que celles-ci, ses dernières créations sont des compositions à base de pièces de Rubik’s cube ; l’artiste n’a rien inventé, rend plutôt hommage aux pointillistes. Mais là non plus ça ne marche pas très bien vu de près, on voit toujours les points de couleur-Rubik cubes, gros comme les pixels informatiques. L’outil change par rapport au XIXe, c’est en regardant les œuvres à travers le viseur d’un portable ou d’un appareil photo numérique que les images deviennent lisibles : les écrans modernes font le travail que nos yeux ont du mal à accommoder et les points se réunissent pour former les figures emblématiques occidentales de la Liberté guidant le peuple de Delacroix, « Rubik Liberté », 2011 ou du Christ, « Rubik little Jesus », 2008 . Invader Rubik's Liberté « Au-delà du Street Art : un autre regard »,

Invader, à l'instar de Bansky autre célèbre street artiste anglais, veut rester anonyme. Les street artists sont victimes de leur succès, on vole les œuvres dans la rue. Mais comme en soi leur mode d'actions est illégal (apposer des peintures dans l'espace urbain, hors commande officielle), impossible pour les artistes d’aller en justice s’il y a vol ou détérioration. Récemment une fresque de Bansky a été découpée en profondeur dans un mur londonien. Invader a mis au point une colle spéciale pour ses mosaïques, un pistolet de celle-ci, à la formule secrète, est en vitrine de l’expo. Ainsi collées, ses mosaïques si on tente de les décoller tombent en morceaux. Un côté parano chez lui, question de l’anonymat : il est représenté par une galerie, c’est sa femme son agent. Personne ne l’a jamais vu et ne sait qui il est, il ne vient pas aux vernissages, ou bien caché, on sait juste qu’il doit avoir la quarantaine. Idée que les street artistes ne doivent pas être non plus connus de la police et arrêtés… L’anonymat est à mettre en relation aussi avec l’idée que son art relève du travail d’un hacker, qui propage partout ses virus sur la toile de l’Internet, « invaders = envahisseurs », comme le jeu vidéo éponyme, là sur les murs de la ville. Utilisation d’un langage informel et international : Mario bros, Pac man. lnvader n'est pas présent qu’à Paris, l’invasion est mondiale. L’artiste planifie ses voyages méthodiquement, ses mosaïques sont toujours installées dans des endroits choisis, pittoresques ou prestigieux, dont elles signalent en quelque sorte et attestent l’intérêt, façon happy few pour ceux qui savent les reconnaître (me fait penser, en bien plus discret et hype et moderne, bref « frais » comme dit ma fille, , aux panneaux qu’on voit sur les routes souvent de montagne, ornés d’un appareil photo, annoncant un « point de vue » qu’il ne faut pas manquer). Les mosaïques d’Invader collées sur les murs des villes, ces petits agencements lisses et brillants comme des figures mathématiques, ne sont pas là que pour elles-mêmes : elles s’intègrent toujours dans un tissu urbain remarquable, gâteaux sur lesquels elles viennent constituer une sorte de cerise pétrifiée, parachevant un quartier culte, chefs d’œuvre parmi d’autres merveilles architecturales, et aussi bien emblèmes d’un état d’esprit ou ambiance d’un coin de ville plébiscité et reconnu . Il photographie tout son travail, pour l’authentifier, car il y a des copies, des faux à Paris,« c’est pas de l’art ». Réalise toutes ses œuvres en double, une pour la rue et une pour les galeries ou les collectionneurs. Invader, comme nombre de street-artistes contemporains, se partage sur ces deux créneaux et concilie deux formes d’investissement artistique. Le travail dans la rue est entièrement préparé et organisé individuellement, par lui-même (vidéo très intéressante de ses interventions, depuis son atelier jusqu’aux façades où il grimpe coller ses mosaïques, sortant échelle, seaux et outils de collage de sa voiture, dans un modus operandi toujours fait de rapidité et de précision, rien n’étant laissé au hasard). De l’autre côté, le travail pour la galerie, qui contribue à faire vivre l’artiste, le confronte à des contraintes de formats, de dates, etc., lors d’expositions ou de travaux réalisés exclusivement pour des commanditaires. Invader « Au-delà du Street Art : un autre regard »,

Bansky, Anglais, brouille les pistes, né en 1974 ? Plusieurs personnes se cachent peut être derrière son nom, est-il en fait une vieille femme de 80 ans ? Trop lent à faire ses tags, se faisait prendre par la police, s’en prend à elle dans une œuvre où on voit des couleurs dépasser sous les pieds des policiers. Combat la publicité, reprend Constable, campagne anglaise, met un panneau de pub et colle des affiches dans le countryside de Bristol, ville rock et hip hop, musique électronique, a fait des pochettes à la Andy Warhol (Marilyn) pour Kate Moss, pour Blur. Pochoir pour film « le fils de l’homme », Planète des singes ? A mis des fausses œuvres dans les musées, à l’écoute des gens, de ce que pensent les conservateurs ; les street artistes s’inspirent de l’histoire de l’art. Une planche de timbres-postes (clin d’œil à l’endroit), représentant des armes de destruction massive en Irak (souvenirs décousus des paroles de la médiatrice, dsl). Bien aimé ses petits faux billets de 10 pounds anglaises sur lesquels le portrait de Lady Diana remplace celui de Lilibeth, et le « Bank of England » remplacé par « Bansky of England ». Ces billets ont circulé pendant un carnaval de Notting Hill.

C215, Christian Guémy, dessine au pochoir des portraits d’anonymes ou de célébrités, d’après photo, souvent sur boîtes aux lettres. J’en ai vu du côté de la Bibliothèque, aussi sur le trottoir du Buffalo grill du quai François Mauriac, sur un panneau en métal, penser à le photographier tant qu’il est là. C’est fin, précis, beau et poétique.

Whils le street artist prometteur, le Portugais qui monte, né en 1987, vit et travaille à Lisbonne et Londres. Lui ne rajoute rien, sa technique est d’enlever de la matière, pour montrer ce qu’il y a à l’intérieur et derrière la surface. Sur les affiches collées et superposées il enlève et creuse aussi la matière, pour former des portraits d’inconnus. Très belle plaque de métal gravée et trouée à l’acide (collection Magdy Danysz), multiples petits trous, technique ancienne à la Rembrandt, avec dégoulinures modernes. Travaille aussi à l’aide d’explosifs, chercher ses vidéos sur le net, un documentaire existe : « Scratching the surface. Series ». À l’image d’un archéologue il effeuille les couches et creuses les différentes strates : coupe au laser, burin, javel, marteau-piqueur, cutter pour les affiches (ndlc, c’est dangereux tout ça !).

Rero travaille sur l’écriture et utilise les mots comme matériau. Ses expressions et mots, comme tirés au hasard d’un dictionnaire, trouvés plutôt dans les messages du net sont toujours représentés barrés. Ils trouvent leur place dans les lieux abandonnés où la nature reprend ses droits, un moyen de mettre en valeur un endroit qui va bientôt disparaître, que l’homme veut effacer (barrer). Mots et expressions tirées du web « Page not found », jouant aussi subtilement avec la notion de code de propriété intellectuelle, "Not for sale", "Copy my right". Ces messages d’erreur systématiques du web ("We are sorry, but this image is not available") sont toujours repris en police capitale Verdana. Un exemple de ce choix typographique revendiqué par l’artiste. « Je suis un monomaniaque de la typo Verdana, qui a un rendu presque informatique. Etant la  plus visible et la plus facile à lire sur un écran (qu’est ce que je fous avec mon Helvetica, ndlc), elle est surtout employée sur Internet, mais ne l’est jamais dans le graffiti, car dans ce domaine, on recherche des lettres avec du style et on veut humaniser la typo. La Verdana m’inspire car elle n’a aucune connotation. »  

Pourquoi ai-je noté : « Rero fils spirituel de Daniel Buren… ». Plus tard, dans les deux tomes de "L'art se rue : 12 figures émergentes du street art parisien", de Karen Brunel-Lafargue, je verrai d'autres photos de citations barrées par Rero, je retiens celle-ci : "Art is great to waste time before dying". Présentation de l'artiste par l'auteur : "Nourri des préoccupations de notre époque le trava - il de Rero s'attache à mettre en avant les questions relatives aux droits à l'image et à la propriété privée. Il détourne les supports ordinaires - stickers, affichettes, 4x3 pour y faire figurer ses sentences barrées pleines d'humour et de provocation."

Pendant l'expo du Musée de la poste j'ai suivi la visite à la place des jeunes, écoutant la conférencière-médiatrice qui parlait avec les  professeurs et moi pour seul public. Sans vouloir jouer les vieilles connes, force est de voir les adultes dépassés et consternés par le manque d’intérêt de leurs élèves, ceux-ci du genre classé difficile, jeunes des quartiers à peine concernés par cette forme d’art qu’on aurait pourtant pu croire plus proche d’eux.

Une installation de Rero éveille pourtant leur attention et les fait parler, tous revenus se rassembler autour de la médiatrice, en fin de parcours de l’exposition (l’heure de la récré est proche). C’est un autodafé installé (remontré et reproduit dans divers lieux, comme le leur expliquera la médiatrice interpellée. On y voit un tas peu ragoûtant de livres (achetés d’occasion pour l’occasion, précise la préposée – des postes) sacrifiés et brûlés, enchevêtrés sur un amas de cendres et de détritus. « Oeuvre étape » dit-elle, renvoie à Internet vu comme un grenier d’abondance, dont nous tirons nos connaissances, alors que dans un autre type de grenier sont abandonnés les livres de papier, autrefois sources uniques d’information, aujourd’hui remplacés par Google utilisé à outrance. L’oeuvre n’est pas du goût de tout le monde, conspuée et incomprise par un groupe de jeunes venus avec leurs professeurs, visiblement peu habitués à fréquenter les musées. Une fille prend à partie la médiatrice, « c’est pas de l’art ça », vindicative elle ne lâche pas le morceau et crache son mépris, je file j’en ai assez entendu, plantant là la médiatrice forcée de donner la confiture aux cochons. On a peur de leur réaction au musée d’Orsay… Sans élitisme aucun, juste un constat et de la compassion pour les efforts vains de la médiatrice, pourtant sensible et vive, mais impuissante et lassée de faire le garde-chiourme et d’éclairer ceux qui ne veulent rien voir. Pourtant l’exposition est un succès qui draînera (car elle est finie depuis début avril, je suis une vraie tortue) un nombre impressionnant d’enfants et d’adolescents, en visite scolaire pour la plupart, une vraie volière.

 Universels, les portraits de Swoon sont sublimes, les gens se les arrachent au sens propre. Cette artiste californienne raconte l’histoire de ses voyages en Asie, très belle pièce en papier noir découpé au laser d’une extrême finesse, comme de la dentelle, contrastant avec le contexte urbain, « Caledonia curry », 1978, US. Des styles différents cohabitent chez cette artiste très bonne dessinatrice,  amateur de l’art nouveau, baroque, chargé et narratif. On la voit dans une vidéo extraite d’un documentaire partir en vélo avec son copain dans Berlin à la recherche d’endroits pour y coller ses « papiers peints » sur des morceaux de bois, des bidons d’huile peints, jouer sur l’angle des murs, investir l’espace public. Adore représenter ses proches, un très beau papier peint grandeur nature veut montrer l’amour de deux femmes de ses amies, Alix et Nana, on est proche du « Baiser » de Klimt. Les spectateurs peuvent inventer autre chose, chacun peut s’approprier ce qu’il souhaite, le mystère résiste. Artiste à suivre, engagée dans l’écologie, une pièce représente la reconstruction de la Nouvelle-Orléans post Kathryna et m’évoque la série Treme tant aimée (Steve Zahn !!!). 2013-03-22 14.17.11

 

Ludo, né en 1976 à Paris, mêle le minéral et le végétal. On le reconnaît grâce à son emploi régulier de la couleur verte, associée au blanc et au gris. Dessins très précis et fins, crayon à papier et crayons de couleurs, agrandis et collés sur ses lieux d’intervention, très graphique. Je reste scotchée devant ses créatures hybrides, géométriques et organiques : un papillon strié de circuits électroniques "Lepidoptera, 2010" ; une pomme découpée en lamelles en relief, offrant 3 aspects différents suivant le côté duquel on la regarde, face, profil gauche ou droit.

2013-03-22 14.22.16

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  Karen Brunel-Lafargue dans "L'Art se rue" présente ainsi Ludo : "Scénario d'anticipation : la nature, délaissée et méprisée, prend les armes et contre attaque. Les chimères, amalgames de l'organique et du technologique, sont ainsi au coeur du travail de Ludo. Ses affiches à l'esthétique élégante séduisent le regard du passant avant de laisser apparaître la violence de leur message."

 

A retenir, Blansky et Swoon ont participé et se sont largement investis dans les peintures et fresques garnissant, pour mieux le montrer au monde, et non "l'embellir", du "Mur de de 700 km de long séparant Israël et la Palestine, en Cisjordanie, Gaza, territoires occupés.

http://www.actualitte.com/critiques/contre-le-mur-william-parry-2084.htm

 

 

Au-delà du Street Art, l'exposition du Musée de la Poste à Paris
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L
<br /> trop drôle, quelqu'un d'arrivé sur cet article par la requête : "musée pour des photos ancienne de berlin et de poste-dame" [sic] !<br />
Répondre
M
<br /> Non-non, nous ne nous connaissons pas dans la vraie vie...<br /> <br /> <br /> Vous étiez passée sur mon blog (la petite vie toute pourrie de Marie) à présent fermé.<br /> <br /> <br /> J'avais apprécié votre gentil commentaire.<br /> <br /> <br /> Depuis, je viens vous visiter, de sept en quatorze mais la bouseuse que je suis a bien du mal à pénétrer dans vos articles culturels. En revanche je trouve que vous avez un vrai style et des<br /> fulgurances d'écriture incroyables.<br /> <br /> <br /> Et puis aussi, il faudrait arrêter de vous culpabiliser. J'dis ça-j'dis rien, je suis pire mais ça bouffe la vie.<br /> <br /> <br /> Belle fête comme l'an passé !<br /> <br /> <br /> Marie<br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Merci Marie, c'est très gentil ! Vous aussi c'est un plaisir de vous lire, votre style et les reflexions sur la vie à la campagne, que j'aurais dû avoir si j'étais restée par chez moi, en<br /> Gironde... Mes articles sur les expos, c'est parce que j'occupe mon temps comme ça (entre autres rêveries et métro-boulot-dodo), et c'est pour me remémorer et étudier un peu ce que j'ai vu ou<br /> lu... Rien de plus... Entre moi et moi, mais je suis ravie que vous pointiez le bout de votre nez, le contact, rien de mieux ! Quant à la culpabilité, ce n'est pas fini... Broyer du noir, et y<br /> mettre des pincées de couleur, surtout le jour d'un anniversaire se permettre de voir la vie en rose et vert, même s'il pleut ! Plein de bonnes choses aussi pour vous, allez la vie n'est pas si<br /> pourrie. Amitiés. Sophie.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Bel  anniversaire, mademoiselle Sophie, que la journée vous soit joyeuse et pleine d'offrandes douces.<br />
Répondre
L
<br /> <br /> Merci !!! A moi les offrandes douces ! Quelqu'un que je connais dans la vrai vie, peut-être ? Ca alors... Bonne journée itou, bises ou pas bises ?<br /> <br /> <br /> <br />