"Russe blanc", Jean-Pierre Milovanoff

Publié le par L'Aquoiboniste atrabilaire

"Russe blanc", Jean-Pierre Milovanoff

Viens de présenter "Russe blanc" de Jean-Pierre Milovanoff à mon club de lecture. Un régal. Quelques notions en vrac tirées du net, à remettre en ordre ultérieurement.

Russes blancs

 Ne doit pas être confondu avec Russie blanche ou Russe blanc (boisson).
Les noms de Russes blancs (en russe : Белые, ou péjorativement nommés par les bolcheviks Беляки, Belyak) ou de Mouvement blanc (Бѣлое движенiе/Белое движение, Beloye dvizheniye) désignent la partie de la population russe n'ayant pas accepté la révolution russe, ou plus spécifiquement la prise de pouvoir par les bolcheviks, au début du xxe siècle. L'expression englobe ceux ayant lutté contre le nouveau régime lors de la guerre civile russe au sein des armées blanches mais ne désigne cependant pas de manière exclusive les personnalités militaires ; au-delà du contexte de la guerre civile, elle désigne l'ensemble des personnes ayant quitté la Russie après la Révolution d'Octobre, voire après la Révolution de Février. Dans la plupart des cas, l'expression Russes blancs se réfère aux opposants monarchistes à la Russie soviétique, partisans du Tsar et de la Russie impériale. Le terme peut également désigner par extension les descendants des premiers émigrés.
Sommaire
  [masquer]
1La Guerre civile
2Après la guerre civile : l'émigration blanche
3Divers
4Documentaires
5Voir aussi
5.1Bibliographie
5.2Articles connexes
5.3Liens externes
6Notes et références
La Guerre civile[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Guerre civile russe et Armées blanches.
Fidèles au tsar Nicolas II de Russie ou au régime du gouvernement provisoire, les Russes des armées blanches luttent contre l'Armée rouge et contre les « armées vertes ». Ces contre-révolutionnaires sont menés par d'anciens cadres de l'armée impériale : Koltchak, Denikine et Wrangel. Ils ont notamment reçu l'aide de troupes britanniques, françaises et américaines pour lutter contre le « communisme de guerre ». Si la Russie est à ce moment-là très affaiblie par la Première Guerre mondiale, la guerre civile qui oppose les « Rouges » communistes et les « Blancs » tsaristes (entre autres conflits internes : révolte des paysans, lutte des nationalités périphériques, guerre contre les autres formations socialistes) a généré huit à dix millions de morts.
La coalition des armées blanches étant mal coordonnée et peu soutenue par la population, la guerre civile est perdue et la majorité des Russes blancs s'exile dans le reste de l'Europe et du monde.
Après la guerre civile : l'émigration blanche[modifier | modifier le code]
Le nom de Russes blancs est par la suite donné, de manière générique, à l'ensemble de l'« émigration blanche », soit la population des russes monarchistes exilés à la suite de la révolution, indépendamment du fait qu'ils aient ou non participé activement aux armées blanches ou à la guerre civile russe. Des intellectuels comme Ivan Iline ou des aristocrates comme le grand-duc Nicolas et le prince Ioussoupov étaient des figures des milieux émigrés russes « blancs ». La communauté « russe blanche » peut englober, au sens le plus large du terme, l'ensemble des exilés russes et de leurs descendants, y compris quand ceux-ci sont nés après la révolution.
Le nombre exact de Russes blancs émigrés n'est pas connu avec précision. En 1925, le Bureau international du travail (BIT) parle d'environ 1 100 000 personnes, mais d'autres sources ont avancé des chiffres sensiblement supérieurs1. Sur un chiffre approximatif d'1 500 000 exilés, environ 400 000 auraient élu domicile en France. Réfugiés politiques, les Russes blancs se retrouvent autour d'institutions caritatives comme le Comité Zemgor et la société de la Croix-Rouge russe (dont la direction siège à Paris2), ainsi que l'Institut Saint-Serge (fondé en 1924) et l'Action chrétienne des étudiants russes (A.C.E.R.) (1926), qui assurent à leur communauté un lien associatif, politique et religieux, ainsi qu'une aide matérielle3. Les Russes blancs émigrent aux quatre coins du monde, en Europe, aux États-Unis, certains exilés formant en Chine la communauté dite des Russes de Shanghai. En France, une légende veut que les grands-ducs soient devenus chauffeurs de taxis alors que la majorité des émigrés ont travaillé comme ouvriers dans les usines Renault, Citroën ou dans des usines métallurgiques du nord et l'est de la France4.
Certains Russes blancs n'abandonnent pas l'activisme politique et militaire, dans l'espoir de renve

Pascal Hébert, notre chroniqueur littéraire a lu le dernier livre de Jean-Pierre Milovanoff et a rencontré l’auteur qui fait partie des plus grands écrivains français. A 15 ans, son père a fui la Russie et la révolution bolchévique. ‘’Le mariage de Pavel’’ est l’histoire de ce migrant russe devenu français. Un livre dans l’air du temps.
L’écriture de Jean-Pierre Milovanoff est littéraire à souhait. Les mots résonnent entre eux comme le mécanisme d’une horloge parfaitement réglée. Et l’homme est adorable. La modestie se marie si bien avec le talent.  Avec Le mariage de Pavel, Jean-Pierre Milovanoff fait un bond en arrière. Comme dans un film nostalgique, le jeune Jean-Pierre retrouve la maison de sa jeunesse. Une maison que lui tend le miroir de son enfance et de sa vie entre un père, réfugié russe et deux femmes assez surprenantes, sa mère et sa tante. Deux inséparables qui marqueront la vie de Jean-Pierre. Mais un soir, son père, Pavel, qui sent la fin de sa vie, décide de raconter son histoire à son garçon. L’histoire d’une famille russe prise dans la révolution bolchévique et de la fuite de la Russie. Milovanoff montre avec le cœur des mots ce que peut ressentir un réfugié.

Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de parler de votre père dans un livre ?
J’avais déjà parlé de mon père dans un livre en 1998. Lorsque j’avais écrit Russe blanc, ma mère était vivante et il y avait des choses que je ne pouvais pas dire pour ne pas la blesser, l’écorcher ou lui déplaire. Je m’étais contenté d’un portrait isolé de mon père. Aujourd’hui, malheureusement j’ai les mains libres puisque toute ma famille a disparu. Je voulais donc compléter ce portrait et le resituer dans l’espace de la famille française.

Quelle est cette histoire familiale ?
En fait, mon père, dans sa famille, était très marginalisé. Non pas méprisé ou humilié mais son histoire russe ou ses centres d’intérêt n’intéressaient personne. C’est comme ça que j’ai vécu les choses. Il faut dire que dans ma jeunesse, il y avait trois femmes à la maison. Elles avaient la responsabilité de la maison et mon père s’est retrouvé comme une sorte d’apatride. Il s’est retrouvé à l’écart dans une famille assez solide. Même dans la maison, il y avait d’un côté le monde des femmes avec ma mère, ma grand-mère et ma tante et celui de mon père à l’autre bout dans une autre pièce. C’était très étrange avec ce partage presqu’à la hache. Et moi, j’allais de l’un à l’autre.

Après avoir fui sa Russie natale, votre père est donc un étranger sous son propre toit.
Il l’a été. En fin de compte, personne dans la famille ne s’est intéressé à son passé de Russe en fuite dans sa jeunesse. On n’a jamais mangé de plat russe. Lorsque mon père fréquentait des Russes à Nîmes, il sortait seul. De son côté, ma mère sortait avec sa sœur. Cette vie familiale m’a modelé. J’ai été l’héritier de deux univers, qui ne communiquaient pas. Et qui n’étaient pas pour autant hostiles. Je n’ai jamais vu ma mère s’intéresser à l’art russe. Mon père a donné des cours de russe pendant un moment et c’est là que je l’ai entendu parler cette langue.

Votre mère, qui était institutrice, n’a jamais cherché à comprendre son mari ?
C’est curieux, en effet, d’autant plus qu’elle avait épousé un Russe. Ce qui est sûr, c’est qu’elle avait voulu se marier avec un Russe contre l’avis de ses parents qui ne sont pas venus à son mariage. Ma mère était une femme extrêmement tenace. Elle avait de grandes ambitions pour ses enfants qui devaient, dès le berceau, faire des études supérieures.

Pavel avait-il vraiment heureux ?
C’est le grand mystère. Il a été orphelin de mère, il a perdu toute sa famille. Il a traversé la guerre civile. Il a risqué sa vie et a été souvent en danger. Après ça, il aspirait à la tranquillité. Il aimait les vacances où il ne se passait rien.

Parlez-nous de l’exil vécu par votre père.
Le début de l’exil est très facile. On est menacé, on risque sa vie comme on peut le voir avec la Syrie. Les migrants sont devenus un sujet capital. Il faut vraiment s’en occuper et les recevoir. Lorsque l’on quitte un pays en guerre, c’est facile. Ma maison brûle, il faut que je parte. Mais peu à peu, on découvre qu’on a laissé un pays, une langue, des attachements, la protection que l’on avait de la famille. Je pense que mon père a découvert ça peu à peu. Il a été en France un étudiant heureux grâce à une bourse. Il est en France et c’est presqu’un rêve. Il étudie la géologie. Il devient ingénieur. En même temps, il a tout laissé derrière lui.

Pavel aurait-il pu retrouver sa Russie natale ?
Avec l’Union Soviétique, il n’y avait pas de retour possible. S’il avait eu l’intention de passer le rideau de fer, c’est la mort qui l’attendait. En France, tout va bien pour lui. « Tout marche sur des roulettes » comme il aimait bien le dire. Et puis le bel ingénieur a rencontré la belle institutrice.

Quelle place prend Odine, votre tante, dans la famille ?
Ma tante se retrouve veuve et vient vivre chez nous. Pavel se retrouve donc entre trois femmes. Odine a complètement étouffé le couple. On peut dire que la grande passion de ma mère aura été sa sœur ainée. J’explique ça par l’enfance car les deux sœurs ont été obligées de lutter pour vivre la vie qu’elle voulait. C'est-à-dire, une vie indépendante avec un métier. Pour mon grand-père maternel, les femmes devaient se marier. Les deux sœurs ont voulu faire des études. L’aînée a été obligée d’arrêter ses études parce que son père avait ruiné la famille. Les deux sœurs sont devenues institutrices. Les deux sœurs se sont entendues pour lutter contre le père. C’était avec une grande complicité pour tenir tête à ce père conservateur. Elles ont lutté pour exister.

Comment s’expriment chez vous vos racines russes ?
Quand j’étais adolescent, j’ai commencé à ouvrir les yeux. J’ai constaté qu’il y avait une anomalie. Je regardais beaucoup la famille. Il n’y avait qu’une voiture dans la famille. C’était ma tante qui l’avait. Mon père, trop distrait, n’aurait jamais pu conduire. C’était comme ça, les femmes de la maison s’occupaient de tout. Des études, des tracas, du choix des vacances. Mon père suivait ou pas. J’avais beaucoup de respect et d’admiration pour Pavel. C’est un éloge de mon père. Dans les derniers étés de sa vie, j’ai été proche de lui. Mes racines russes, c’est comme un manque. Je sens ma moitié russe en moi, mais cela ne passe pas par la langue.

Propos recueillis par Pascal HEBERT

Pascal Hébert, notre chroniqueur littéraire a lu le dernier livre de Jean-Pierre Milovanoff et a rencontré l’auteur qui fait partie des plus grands écrivains français. A 15 ans, son père a fui la Russie et la révolution bolchévique. ‘’Le mariage de Pavel’’ est l’histoire de ce migrant russe devenu français. Un livre dans l’air du temps.
L’écriture de Jean-Pierre Milovanoff est littéraire à souhait. Les mots résonnent entre eux comme le mécanisme d’une horloge parfaitement réglée. Et l’homme est adorable. La modestie se marie si bien avec le talent.  Avec Le mariage de Pavel, Jean-Pierre Milovanoff fait un bond en arrière. Comme dans un film nostalgique, le jeune Jean-Pierre retrouve la maison de sa jeunesse. Une maison que lui tend le miroir de son enfance et de sa vie entre un père, réfugié russe et deux femmes assez surprenantes, sa mère et sa tante. Deux inséparables qui marqueront la vie de Jean-Pierre. Mais un soir, son père, Pavel, qui sent la fin de sa vie, décide de raconter son histoire à son garçon. L’histoire d’une famille russe prise dans la révolution bolchévique et de la fuite de la Russie. Milovanoff montre avec le cœur des mots ce que peut ressentir un réfugié.

Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de parler de votre père dans un livre ?
J’avais déjà parlé de mon père dans un livre en 1998. Lorsque j’avais écrit Russe blanc, ma mère était vivante et il y avait des choses que je ne pouvais pas dire pour ne pas la blesser, l’écorcher ou lui déplaire. Je m’étais contenté d’un portrait isolé de mon père. Aujourd’hui, malheureusement j’ai les mains libres puisque toute ma famille a disparu. Je voulais donc compléter ce portrait et le resituer dans l’espace de la famille française.

Quelle est cette histoire familiale ?
En fait, mon père, dans sa famille, était très marginalisé. Non pas méprisé ou humilié mais son histoire russe ou ses centres d’intérêt n’intéressaient personne. C’est comme ça que j’ai vécu les choses. Il faut dire que dans ma jeunesse, il y avait trois femmes à la maison. Elles avaient la responsabilité de la maison et mon père s’est retrouvé comme une sorte d’apatride. Il s’est retrouvé à l’écart dans une famille assez solide. Même dans la maison, il y avait d’un côté le monde des femmes avec ma mère, ma grand-mère et ma tante et celui de mon père à l’autre bout dans une autre pièce. C’était très étrange avec ce partage presqu’à la hache. Et moi, j’allais de l’un à l’autre.

Après avoir fui sa Russie natale, votre père est donc un étranger sous son propre toit.
Il l’a été. En fin de compte, personne dans la famille ne s’est intéressé à son passé de Russe en fuite dans sa jeunesse. On n’a jamais mangé de plat russe. Lorsque mon père fréquentait des Russes à Nîmes, il sortait seul. De son côté, ma mère sortait avec sa sœur. Cette vie familiale m’a modelé. J’ai été l’héritier de deux univers, qui ne communiquaient pas. Et qui n’étaient pas pour autant hostiles. Je n’ai jamais vu ma mère s’intéresser à l’art russe. Mon père a donné des cours de russe pendant un moment et c’est là que je l’ai entendu parler cette langue.

Votre mère, qui était institutrice, n’a jamais cherché à comprendre son mari ?
C’est curieux, en effet, d’autant plus qu’elle avait épousé un Russe. Ce qui est sûr, c’est qu’elle avait voulu se marier avec un Russe contre l’avis de ses parents qui ne sont pas venus à son mariage. Ma mère était une femme extrêmement tenace. Elle avait de grandes ambitions pour ses enfants qui devaient, dès le berceau, faire des études supérieures.

Pavel avait-il vraiment heureux ?
C’est le grand mystère. Il a été orphelin de mère, il a perdu toute sa famille. Il a traversé la guerre civile. Il a risqué sa vie et a été souvent en danger. Après ça, il aspirait à la tranquillité. Il aimait les vacances où il ne se passait rien.

Parlez-nous de l’exil vécu par votre père.
Le début de l’exil est très facile. On est menacé, on risque sa vie comme on peut le voir avec la Syrie. Les migrants sont devenus un sujet capital. Il faut vraiment s’en occuper et les recevoir. Lorsque l’on quitte un pays en guerre, c’est facile. Ma maison brûle, il faut que je parte. Mais peu à peu, on découvre qu’on a laissé un pays, une langue, des attachements, la protection que l’on avait de la famille. Je pense que mon père a découvert ça peu à peu. Il a été en France un étudiant heureux grâce à une bourse. Il est en France et c’est presqu’un rêve. Il étudie la géologie. Il devient ingénieur. En même temps, il a tout laissé derrière lui.

Pavel aurait-il pu retrouver sa Russie natale ?
Avec l’Union Soviétique, il n’y avait pas de retour possible. S’il avait eu l’intention de passer le rideau de fer, c’est la mort qui l’attendait. En France, tout va bien pour lui. « Tout marche sur des roulettes » comme il aimait bien le dire. Et puis le bel ingénieur a rencontré la belle institutrice.

Quelle place prend Odine, votre tante, dans la famille ?
Ma tante se retrouve veuve et vient vivre chez nous. Pavel se retrouve donc entre trois femmes. Odine a complètement étouffé le couple. On peut dire que la grande passion de ma mère aura été sa sœur ainée. J’explique ça par l’enfance car les deux sœurs ont été obligées de lutter pour vivre la vie qu’elle voulait. C'est-à-dire, une vie indépendante avec un métier. Pour mon grand-père maternel, les femmes devaient se marier. Les deux sœurs ont voulu faire des études. L’aînée a été obligée d’arrêter ses études parce que son père avait ruiné la famille. Les deux sœurs sont devenues institutrices. Les deux sœurs se sont entendues pour lutter contre le père. C’était avec une grande complicité pour tenir tête à ce père conservateur. Elles ont lutté pour exister.

Comment s’expriment chez vous vos racines russes ?
Quand j’étais adolescent, j’ai commencé à ouvrir les yeux. J’ai constaté qu’il y avait une anomalie. Je regardais beaucoup la famille. Il n’y avait qu’une voiture dans la famille. C’était ma tante qui l’avait. Mon père, trop distrait, n’aurait jamais pu conduire. C’était comme ça, les femmes de la maison s’occupaient de tout. Des études, des tracas, du choix des vacances. Mon père suivait ou pas. J’avais beaucoup de respect et d’admiration pour Pavel. C’est un éloge de mon père. Dans les derniers étés de sa vie, j’ai été proche de lui. Mes racines russes, c’est comme un manque. Je sens ma moitié russe en moi, mais cela ne passe pas par la langue.

Propos recueillis par Pascal HEBERT

Russes blancs

 Ne doit pas être confondu avec Russie blanche ou Russe blanc (boisson).
Les noms de Russes blancs (en russe : Белые, ou péjorativement nommés par les bolcheviks Беляки, Belyak) ou de Mouvement blanc (Бѣлое движенiе/Белое движение, Beloye dvizheniye) désignent la partie de la population russe n'ayant pas accepté la révolution russe, ou plus spécifiquement la prise de pouvoir par les bolcheviks, au début du xxe siècle. L'expression englobe ceux ayant lutté contre le nouveau régime lors de la guerre civile russe au sein des armées blanches mais ne désigne cependant pas de manière exclusive les personnalités militaires ; au-delà du contexte de la guerre civile, elle désigne l'ensemble des personnes ayant quitté la Russie après la Révolution d'Octobre, voire après la Révolution de Février. Dans la plupart des cas, l'expression Russes blancs se réfère aux opposants monarchistes à la Russie soviétique, partisans du Tsar et de la Russie impériale. Le terme peut également désigner par extension les descendants des premiers émigrés.
Sommaire
  [masquer]
1La Guerre civile
2Après la guerre civile : l'émigration blanche
3Divers
4Documentaires
5Voir aussi
5.1Bibliographie
5.2Articles connexes
5.3Liens externes
6Notes et références
La Guerre civile[modifier | modifier le code]
Articles détaillés : Guerre civile russe et Armées blanches.
Fidèles au tsar Nicolas II de Russie ou au régime du gouvernement provisoire, les Russes des armées blanches luttent contre l'Armée rouge et contre les « armées vertes ». Ces contre-révolutionnaires sont menés par d'anciens cadres de l'armée impériale : Koltchak, Denikine et Wrangel. Ils ont notamment reçu l'aide de troupes britanniques, françaises et américaines pour lutter contre le « communisme de guerre ». Si la Russie est à ce moment-là très affaiblie par la Première Guerre mondiale, la guerre civile qui oppose les « Rouges » communistes et les « Blancs » tsaristes (entre autres conflits internes : révolte des paysans, lutte des nationalités périphériques, guerre contre les autres formations socialistes) a généré huit à dix millions de morts.
La coalition des armées blanches étant mal coordonnée et peu soutenue par la population, la guerre civile est perdue et la majorité des Russes blancs s'exile dans le reste de l'Europe et du monde.
Après la guerre civile : l'émigration blanche[modifier | modifier le code]
Le nom de Russes blancs est par la suite donné, de manière générique, à l'ensemble de l'« émigration blanche », soit la population des russes monarchistes exilés à la suite de la révolution, indépendamment du fait qu'ils aient ou non participé activement aux armées blanches ou à la guerre civile russe. Des intellectuels comme Ivan Iline ou des aristocrates comme le grand-duc Nicolas et le prince Ioussoupov étaient des figures des milieux émigrés russes « blancs ». La communauté « russe blanche » peut englober, au sens le plus large du terme, l'ensemble des exilés russes et de leurs descendants, y compris quand ceux-ci sont nés après la révolution.
Le nombre exact de Russes blancs émigrés n'est pas connu avec précision. En 1925, le Bureau international du travail (BIT) parle d'environ 1 100 000 personnes, mais d'autres sources ont avancé des chiffres sensiblement supérieurs1. Sur un chiffre approximatif d'1 500 000 exilés, environ 400 000 auraient élu domicile en France. Réfugiés politiques, les Russes blancs se retrouvent autour d'institutions caritatives comme le Comité Zemgor et la société de la Croix-Rouge russe (dont la direction siège à Paris2), ainsi que l'Institut Saint-Serge (fondé en 1924) et l'Action chrétienne des étudiants russes (A.C.E.R.) (1926), qui assurent à leur communauté un lien associatif, politique et religieux, ainsi qu'une aide matérielle3. Les Russes blancs émigrent aux quatre coins du monde, en Europe, aux États-Unis, certains exilés formant en Chine la communauté dite des Russes de Shanghai. En France, une légende veut que les grands-ducs soient devenus chauffeurs de taxis alors que la majorité des émigrés ont travaillé comme ouvriers dans les usines Renault, Citroën ou dans des usines métallurgiques du nord et l'est de la France4.
Certains Russes blancs n'abandonnent pas l'activisme politique et militaire, dans l'espoir de renverser un jour le régime communiste de Russie. Le général Piotr Nikolaïevitch Wrangel, exilé, fonde en 1924 l'Union générale des combattants russes (ROVS). Wrangel lui-même meurt en 1928, peut-être empoisonné par le Guépéou. Le chef suivant de la ROVS, Alexandre Koutiepov, est lui-même enlevé à Paris par des agents soviétiques. Ievgueni Miller, successeur de Koutiepov, est lui aussi enlevé par le NKVD en 1938, et exécuté en URSS l'année suivante.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la ROVS connaît un destin contrasté, certains de ses membres s'engageant aux côtés des Alliés, d'autres, en particulier au sein de l'armée Vlassov, au contraire soutenant l'Allemagne nazie dans l'espoir d'une revanche contre les communistes. L'organisation, revenue en Russie après la dislocation de l'Union soviétique, cesse de facto d'exister en 20005.
Un autre mouvement, l'Union des solidaristes russes (NTS), a été fondé en 1930 à Belgrade : il a cessé d'exister après la fin de l'URSS.
L'écrivain Vladimir Nabokov, exilé de Russie avec sa famille après la Révolution d'Octobre, est issu du milieu russe blanc, de même que l'écrivaine Nina Berberova ou l'astronome Otto Struve. Parmi les personnalités françaises issues de l'émigration blanche, on peut citer les historiennes Marina Grey et Hélène Carrère d'Encausse, les écrivains Vladimir Volkoff, Emmanuel Carrère et Gabriel Matzneff.

rser un jour le régime communiste de Russie. Le général Piotr Nikolaïevitch Wrangel, exilé, fonde en 1924 l'Union générale des combattants russes (ROVS). Wrangel lui-même meurt en 1928, peut-être empoisonné par le Guépéou. Le chef suivant de la ROVS, Alexandre Koutiepov, est lui-même enlevé à Paris par des agents soviétiques. Ievgueni Miller, successeur de Koutiepov, est lui aussi enlevé par le NKVD en 1938, et exécuté en URSS l'année suivante.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la ROVS connaît un destin contrasté, certains de ses membres s'engageant aux côtés des Alliés, d'autres, en particulier au sein de l'armée Vlassov, au contraire soutenant l'Allemagne nazie dans l'espoir d'une revanche contre les communistes. L'organisation, revenue en Russie après la dislocation de l'Union soviétique, cesse de facto d'exister en 20005.
Un autre mouvement, l'Union des solidaristes russes (NTS), a été fondé en 1930 à Belgrade : il a cessé d'exister après la fin de l'URSS.
L'écrivain Vladimir Nabokov, exilé de Russie avec sa famille après la Révolution d'Octobre, est issu du milieu russe blanc, de même que l'écrivaine Nina Berberova ou l'astronome Otto Struve. Parmi les personnalités françaises issues de l'émigration blanche, on peut citer les historiennes Marina Grey et Hélène Carrère d'Encausse, les écrivains Vladimir Volkoff, Emmanuel Carrère et Gabriel Matzneff.

Publié dans dans la littérature

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article