Kiss and cry

Publié le par L'Aquoiboniste atrabilaire

Kiss and cry

Kiss and cry

Mon mari en sortant du film "Kiss and cry" (vu en projection privée, destinée aux happy few que nous sommes de pouvoir assister dans le temple de la cinématographie nationale officielle, et à deux pas de la dernière demeure de Marlène Dietrich star du cinéma s'il en fut, à des projections des films financés par l'institution invitante) : "Non mais c'est pas bien on dirait un documentaire !" Il rajoutera, aggravant son cas : "En général j'aime bien les documentaires, mais là non"...

N'avais rien lu sur le film, pensais en entrant dans la salle voir un film américain, en espérant qu'il soit bien sous-titré, comme ça n'est pas toujours le cas. Crainte infondée, le film est bien français et laisse même entendre des pointes d'accent régional : banlieusard ou alsacien. Pourquoi ce titre anglais, le "kiss" du titre est-il là pour évoquer le patin qu'on se roule quand on s'embrasse avec passion ? Et "cry" mis en opposition pour désigner les larmes qui arrivent quand la passion se termine, ou qu'on est déçu par la ligne de vie qu'on avait "embrassé" ?

En tout cas, kiss ou pas kiss, c'est bien de patin qu'il est question dans ce film, qui suit une équipe de jeunes patineuses de 10 à 16 ans, futures championnes de France peut être de patinage artistique. On les voit s'entraîner sous la férule d'un coach odieux (mais c'est pour leur bien ?), vivre leurs disputes et leurs émois d'adolescentes, dans leur famille, au lycée section sports-études et surtout sur la patinoire. Le film serait glaçant (jeu de mot facile) s'il n'était traversé par des éclats d'humanité et illuminé par la liberté de ton et la fraîcheur de ces toutes jeunes sportives de haut niveau. Sur la petite dizaine de jeunes filles d'âges différents qui sont les protagonistes du film, l'une d'entre elles se détache : Sarah, 15 ans et demi, d'origine russe. Toutes ont en commun le goût du patinage et du sport, mais porté à un tel niveau d'exigence par leur entraîneur, bardé de son anorak blanc estampillé "équipe de France", qu'il n'est question que de travail et d'effort, et de volonté de gagner.

Sarah sera celle qui rue dans les brancards, préférant vivre une vie "normale" d'adolescente, trop sensible à la pression exercée par sa mère, qui lui parle en russe, l'entraîne dans la vie et la coache sportivement sans apitoiement. Elle la dresse à se forger un mental d'acier. Les Russes passés à l'Ouest ne sont pas des chochottes, ce n'est pas des escaliers à monter dix fois en courant qui devraient faire plier sa fille. La grande soeur de Sarah, Irina, est sa vraie soeur dans la vie : on les voit enfants sur des photos de famille. Ce qui donne un côté documentaire effectivement, les dialogues semblent couler de source, tout est très naturel.

Publié dans au cinoche

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