Là-bas, tout ira bien par Pascale Perrier, Sylvie Baussier

Publié le par L'Aquoiboniste atrabilaire

Là-bas, tout ira bien par Pascale Perrier, Sylvie Baussier
SCRINEO
 Pascale Perrier, Sylvie Baussier
 Là-bas, tout ira bien. 2019
 ISBN 978-2-36740-697-8 : 14,90 EUR

 

A partir de 12 ans

Le message politique et social des deux auteures est clair et le pitch de leur roman semble génial : que ferait-on si nous, Français ou Occidentaux, nous devions perdre notre mode de vie et notre sécurité, sombrer dans la misère et l’incertitude, et n’avoir pour seul horizon que la fuite clandestine dans un nouveau pays, pas prêt pour autant à accueillir toute la misère du monde ? Ce renversement de situation a pour mérite de bien faire comprendre, en s’identifiant au plus près à des personnages qui ont eu le même mode de vie que nous, parents et enfants du XXIe siècle ayant connu la paix et la prospérité (relative), désormais relégués au rang de parias luttant pour leur survie. On se met très bien dans la peau de ces demandeur d’asile d’un genre nouveau, et le principal intérêt du roman est de provoquer de l’empathie pour les populations déplacées (surtout quand elles nous ressemblent autant) et faire comprendre les enjeux des dérèglements de la planète et leurs impacts sur nos vies, plus immédiats qu’on ne pourrait le penser (2030, c’est déjà demain ?). De très bonnes idées, et un bon début très prenant, se laissent vite gâcher à mon sens par un abus des situations versant dans un pathos épais, la tragédie est appuyée et ne fait pas dans la dentelle. Passons sur Iza mordue par un molosse défendant les cultures de son maître, surprise en train de voler des abricots, faute de désinfectant et de pansement la morsure s’infecte et a du mal à guérir, tout ça n’est qu’un début et pas grand chose par rapport à tout ce qu’on va voir. Bientôt le frère s’endort caché sous les essieux d’un camion, et finit écrasé atrocement par les pneus du camion transportant les voyageurs clandestins (oui, Léon, Iza et Erwan - comme quoi les prénoms bobos ne protègent pas de tout - ont fini par se rencontrer et unir leur solitudes contre l’adversité). On aura appris la fin atroce elle aussi de la famille de Léon, assassinée sans état d’âme par les voisins paysans malveillants, après tout chacun pour soi, c’est comme ça en tant de guerre, n’avaient qu’à pas garder du blé au grenier. Bref, bien trop de souffrances épouvantables en tout genre, à la violence un peu gratuite, pour bien enfoncer le clou que franchement la vie de réfugiés candidats au départ c’est pas gagné et surtout pas une partie de plaisir. “Là bas tout ira bien”, on aimerait y croire.

Serait facile de comprendre et prendre en compte ce message d’avertissement politique et social, somme toute légitime et qui se révèle vraisemblable dans de trop nombreux pays, où les candidats au départ n’ont pas souvent la chance de s’en sortir. Tout ça, on l’aurait mieux compris sans tout ce déploiement d’effets spéciaux appuyés, la démonstration est un peu trop teintée de noir et de sang, et les situations plus affreuses et dramatiques les unes que les autres. Mince, pourtant il y avait de quoi faire avec un thème pareil. On dirait un thriller de Jean-Christophe Grangé écrit pour la jeunesse, à peine édulcoré, au message politique brandi entre les dents, prêt pour faire un scénario de film de genre. Ne manquent que les zombies. Malheureusement on ne croit pas du tout à cette histoire française, pitié faites qu’on n’en arrive jamais là et que les auteures se trompent sur toute la ligne, mais c’est ce n’est pas le scénario qui est en cause, après tout qui sait ce qui nous attend dans trente ans (non franchement elles exagèrent), c’est le style qui pèche et les aventures des personnages. Un récit de survie un peu artificiel, avec des moments longuets, malgré un côté palpitant et coup de poing indéniable. Veut bousculer son lecteur, mais sans trop de style... Mieux vaut lire des romans ou des documentaires sur les pays réellement en difficulté, et les vrais migrants.


Un roman d’anticipation aux allures réalistes, qui se passe en 2030, et l’avenir s’annonce  un peu rude…). Le phénomène des migrants vu à l’envers, la France a sombré dans la misère et la pauvreté, famine, misère, catastrophe climatique, pollution maximum et guerre civile, plus de travail, une politique totalitaire, tout ça mène à l’exode des uns et des autres sur les routes. Une narration à l’ancienne, très classique, qui donne une allure un peu passéiste dans le style à ce récit d’exil (vers le grand Nord, la Suède ou le pôle serait le dernier Eldorado épargné dans le monde) pourtant franchement dystopique. Le départ sur un vélo déglingué de Léon, laissant derrière lui sa ferme et sa famille pour un monde meilleur, fait penser à un récit de l’Exode française pendant la Seconde guerre mondiale. C’est que, sans électricité ni confort, confronté aux rationnements et privations de toutes sortes, privé des avantages de la technologie, les personnages de cette histoire, les Français de 2030 sont revenus des décennies en arrière… Niveau de vie au plus bas, recul de la santé et autres situations peu enviables font de la vie décrite dans ce roman un enfer. L’avenir s’annonce franchement invivable et malsain. Parallèlement au périple de Léon, on suit l’exode d’Iza, Erwan et leurs parents, ayant perdu leur travail et tout espoir de retrouver une vie meilleure en France, devenue terre de tous les dangers. Tous les quatre embarquent le maximum dans leur voiture et mettent le cap vers le nord, où la vie est supportable et enviable. Seulement, tout le monde a la même idée, et comme on le sait l’homme est un loup pour l’homme. L’essence vient à manquer, les parents de Léon, d’Iza et de son frère disparaissent vite, victimes de criminels et de pilleurs, et les enfants se retrouvent livrés à eux même au milieu d’un pays hostile et en ruine, dans le chaos général.

Le message politique et social des deux auteures est clair et le pitch de leur roman semble génial : que ferait-on si nous, Français ou Occidentaux, nous devions perdre notre mode de vie et notre sécurité, sombrer dans la misère et l’incertitude, et n’avoir pour seul horizon que la fuite clandestine dans un nouveau pays, pas prêt pour autant à accueillir toute la misère du monde ? Ce renversement de situation a pour mérite de bien faire comprendre, en s’identifiant au plus près à des personnages qui ont eu le même mode de vie que nous, parents et enfants du XXIe siècle ayant connu la paix et la prospérité (relative), désormais relégués au rang de parias luttant pour leur survie. On se met très bien dans la peau de ces demandeur d’asile d’un genre nouveau, et le principal intérêt du roman est de provoquer de l’empathie pour les populations déplacées (surtout quand elles nous ressemblent autant) et faire comprendre les enjeux des dérèglements de la planète et leurs impacts sur nos vies, plus immédiats qu’on ne pourrait le penser (2030, c’est déjà demain ?). De très bonnes idées, et un bon début très prenant, se laissent vite gâcher à mon sens par un abus des situations versant dans un pathos épais, la tragédie est appuyée et ne fait pas dans la dentelle. Passons sur Iza mordue par un molosse défendant les cultures de son maître, surprise en train de voler des abricots, faute de désinfectant et de pansement la morsure s’infecte et a du mal à guérir, tout ça n’est qu’un début et pas grand chose par rapport à tout ce qu’on va voir. Bientôt le frère s’endort caché sous les essieux d’un camion, et finit écrasé atrocement par les pneus du camion transportant les voyageurs clandestins (oui, Léon, Iza et Erwan - comme quoi les prénoms bobos ne protègent pas de tout - ont fini par se rencontrer et unir leur solitudes contre l’adversité). On aura appris la fin atroce elle aussi de la famille de Léon, assassinée sans état d’âme par les voisins paysans malveillants, après tout chacun pour soi, c’est comme ça en tant de guerre, n’avaient qu’à pas garder du blé au grenier. Bref, bien trop de souffrances épouvantables en tout genre, à la violence un peu gratuite, pour bien enfoncer le clou que franchement la vie de réfugiés candidats au départ c’est pas gagné et surtout pas une partie de plaisir. “Là bas tout ira bien”, on aimerait y croire.

Serait facile de comprendre et prendre en compte ce message d’avertissement politique et social, somme toute légitime et qui se révèle vraisemblable dans de trop nombreux pays, où les candidats au départ n’ont pas souvent la chance de s’en sortir. Tout ça, on l’aurait mieux compris sans tout ce déploiement d’effets spéciaux appuyés, la démonstration est un peu trop teintée de noir et de sang, et les situations plus affreuses et dramatiques les unes que les autres. Mince, pourtant il y avait de quoi faire avec un thème pareil. On dirait un thriller de Jean-Christophe Grangé écrit pour la jeunesse, à peine édulcoré, au message politique brandi entre les dents, prêt pour faire un scénario de film de genre. Ne manquent que les zombies. Malheureusement on ne croit pas du tout à cette histoire française, pitié faites qu’on n’en arrive jamais là et que les auteures se trompent sur toute la ligne, mais c’est ce n’est pas le scénario qui est en cause, après tout qui sait ce qui nous attend dans trente ans (non franchement elles exagèrent), c’est le style qui pèche et les aventures des personnages. Un récit de survie un peu artificiel, avec des moments longuets, malgré un côté palpitant et coup de poing indéniable. Veut bousculer son lecteur, mais sans trop de style... Mieux vaut lire des romans ou des documentaires sur les pays réellement en difficulté, et les vrais migrants.

Des deux mêmes auteures, j'ai préféré leur dernier roman sur Mai 68 (donnent dans le roman de société) : Cours camarade, le vieux monde est derrière toi, chroniqué ici (deuxième partie de l'article)

Publié dans littérature jeunesse

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