La Feria, de Marie Susini

Publié le par L'Aquoiboniste atrabilaire

La Feria, de Marie Susini

Marie Susini

La fiera

 

Lue au début du confinement, dans les premiers jours d’avril 2020, cette histoire de fête de village qui tourne à la tragédie antique avec chœur et victime sacrifiée, sous le soleil implacable d’une Corse ancestrale où la femme en ce milieu des années quarante n’a encore de place autre que celle assignée au foyer par l'église et les hommes.

Nombreux éléments en rapport avec le resserrement de l’espace et la mobilité empêchée qui ont formaté nos existences pendant cinquante-cinq jours de printemps sans promenade sous les arbres en fleurs. Quelque chose de l’ordre du resserré, de l’enfermement, dans l’espace (une île) dévolu aux figures féminines peuplant l’espace insulaire dépeint par l’écrivaine féministe Marie Susini (1916-1983), injustement oubliée aujourd’hui. Trouvé son roman (paru en 1954), en édition Points Seuil, dans une borne à livres, prélevé pour sa réputation ; l’assurance d’une bonne lecture, garantie grande littérature contemporaine devenue classique avec les années. Toujours été intéressée par la littérature féminine, écrites par celles qu’on nomme désormais autrices ou auteures, comme par les chanteuses, ou les films de femmes. Pas sûre qu’il existe vraiment une spécificité de l’écriture féminine, terme bien réducteur, mais souvent les univers, l’approche du monde ou simplement les centres d’intérêt des écrivaines se présentent aux lecteurs comme cœurs qui s’ouvrent et soufflent des sentiments et des idées pressentis, donnés à vivre par procuration dans un intense ressenti. Cliché sans doute de pointer une « sensibilité » propre aux écrivains femmes, point de mièvrerie dans ce terme, mais plutôt une acuité fine mise en œuvre pour décrire des situations et des méandres de pensées et d’action, inscrites dans un temps et une géographie donnée. Ainsi ont écrit, lues et relues récemment avec bonheur, ces phares dans la nuit que peuvent être la chère Carson Mc Cullers dépeignant finement les affres de mon adolescence, ou Katherine Mansfield, Virginia Woolf, Joyce Carol Oates… Aussi anglo-saxonnes, mais proches de la méditerranéenne Marie Susini, l’Irlandaise Edna O’Brien ou la Québecoise Anne Hébert aux Fous de Bassan, avec leurs héroïnes luttant contre l’implacabilité du destin dévolu aux femmes, au début du siècle, objet de désir et d’asservissement. Sans militantisme ou bannières, leurs romans puissants et profonds, à l’instar de la Fiera de Marie Susini à l’écriture précise et belle, montrent des femmes fortes et intelligentes, souvent brisées tragiquement dans leur élan, mais rayonnantes et figures modèles pour tous les accomplissements, la femme est l’avenir de l’homme.

Plaisir de sentir les parfums de la Méditerranée sous la plume terrestre et charnelle de Marie Susini, qui court dans un style pourtant souvent elliptique et comme désséché par le soleil aveuglant, un feu qui met à nu les passions et livre parfaitement l’apreté de l’île et de ses coutumes et rituels.

La feria, la « foire », c’est au coeur de l’été la fête de la san Albino le patron du village, un événement auquel chacun se doit d’aller, une occasion de réunion et de célébration que nul ne saurait manquer. Paysans et villageois s’acheminent hissés en charrette vers le lieu du pèlerinage annuel, une chapelle dans la montagne au dessus du village, tandis que l’automobile du capitaine revenu pour l’occasion de la métropole, au volant de la seule voiture du village, les dépasse dans un lacet du chemin, marquant la revanche sociale de l’ancien ouvrier devenu notable. Parmi toute cette population, au milieu des hommes préoccupés de leurs affaires, récoltes ou transactions, des femmes, jeunes et plus âgées. Les jeunes osent des robes courtes dont les couleurs claquent, leurs décolletés s’offrent à la vue des garçons. Les mammas ne sont pas loin, et désapprouvent, ou interdisent tenues et comportements jugés indécentes, la débauche de leurs filles étant leur plus grande crainte. Il faut passer sous leur joug immémorial, celui de l’intransigeance des femmes s’interdisant elles-mêmes le plaisir, obéissant à leurs pères et maris, en même temps qu’à Dieu qui gouverne tout le monde. Et comme il est dit dans l’Evangile, un glaive de douleur transpercera votre cœur. L’une après l’autre, elles se détachent et on comprend leurs histoires toujours tristes, entre solitude et souffrance, silence et cancans, amour exclusif des fils, piété filiale ou religieuse, et en note d’espoir l’envie de séduction et d’émancipation des plus jeunes, dans cette société patriarcale où les hommes font pourtant pale figure, campés dans l’injustice de leurs statuts sociaux, eux aussi pris dans l’évolution des temps et des moeurs.

Sylvie, une Française, « pinzuta » à l’accent pointu, mariée avec un enfant du pays et nostalgique d’une autre vie, ouvre le roman, juste après quelques pages de dialogues entre femmes, un chœur antique de « zias » desquelle on ne sait rien, et sur les propos desquelles, en forme de commérages, il faut revenir ensuite pour en comprendre tout l’esprit.

Apparue juste après cette présentation en creux, c’est bien Sylvie la Française l’héroïne quasi suppliciée de ce récit qui la voit s’acheminer vers sa délivrance. On la voit souffrir, dans sa chair malade et son esprit en souffrance, se mourant de consomption et de désir de liberté. Son enfermement dans un village à la langue inconnue pour elle, auprès d’un mari qui ne la comprend pas et une belle-mère revêche qui ne l’aime pas, suscite d’emblée la compassion du lecteur. Empathie redoublée par le confinement vécu lors de la lecture du roman pour moi, aux pages feuilletées sous un soleil parisien n’ayant presque rien à envier en ce début avril à celui de l’Ïle de Beauté, chapeau, lunettes noires et crème solaire obligatoires pour rester dehors. Marie Susini aura fait voyager loin avec son évocation de l’éternelle histoire du destin des femmes, entre accablement et libération, inscrite sur une terre de Méditerranée au mode de vie précisément étudié, quasi anthropologiquement. Un microcosme révélant toute son universalité, car ces phénomènes ont eu lieu partout ailleurs et en tout temps, et aujourd’hui encore aussi dans tout l’immémorial bassin méditerranéen. Marie Susini en écrivaine accomplie a observé en entomologiste une population qu’elle connaît bien, issue elle même d’un village corse qu’elle a quitté pour faire des études et gagner Paris et l’intelligentsia, épouse de Jean Daniel directeur du Nouvel Observateur. On apprend sur sa page Wikipédia que Marie Susini fut parallèlement à sa carrière d’écrivaine journaliste, conservatrice à la Bibliothèque nationale. Elle nous offre un beau texte, que j’aurais adoré étudié en fac de lettres, nourri de références bibliques et antiques, autant que profondément ancré dans l’espace temps de la Corse de l’immédiat Après-Guerre. Une narration brève où chaque phrase compte, racontée dans une langue magnifique, incantatoire comme un psaume pétri d’une religiosité christique touchant au fond des choses (Marie Susini fut élevée par les religieuses). Les chapitres s’égrènent comme un chapelet (scapulaire) de perles de couleur, qui reviennent à intervalles réguliers, comme les personnages repris tour à tour, laissés puis retrouvés quelques pages plus loin, et le style ne lasse pas aussi de faire revenir et de répéter sans cesse les mêmes phrases, comme vers de poésie ou morceaux de prières, pour tourner toutes les facettes des mots qui sont cailloux de vie et de pensée et en extraire le concentré jusqu’à l’extrême.

L’histoire s’avance au fil d’une construction qui va crescendo, dirigée par la fatalité et portée par une mystique charnelle de la vie et de la nature. Le bref roman, commencé à l’aube d’une journée de fête religieuse transformée en rituel païen, se termine une fois le soleil couché sur la tragédie annoncée, la victime morte couchée aux yeux de tous sur l’autel de la chapelle, le sacrifice est consommé, la messe est dite. La quatrième de couverture dit : « un chef d’œuvre », c’est exactement ça.

 

Extraits :

 

Sur la tragédie des mères angoissées qui voient mourir leur fils, une pensée pour mon saint Christophe infernal et notre mère à l’amour si désemparé, d’abord devant lui, puis devant sa brutale disparition sous le train de la schizophrénie, comme une autre bataille perdue par le soldat parti au front.

 

  • Mère, je vous enverrai de l’argent. Je veux que vous ayez une vieillesse douce, vous avez tant travaillé.
  •  Oh mon fils, que ça je le faisais volontiers.
  •  Ne pleurez pas, Mère, avait dit Cecc’Anton, ce n’est pas au bout du monde que je vais.

Non, ce n’était pas au bout du monde, ce n’était même pas au bout de l’île. Mais l’angoisse de Zia Francesca demeurait : le voir partir plus loin que le bout du monde, plus loin que tout !

Comment avait-elle pu oublier le scapulaire ? Comment n’avait-elle pas songé au scapulaire qui garde ?

 

  • Un glaive de douleur, répéta le religieux. Aucune mère n’a entendu de semblables paroles. Seule la Vierge a connu cette épreuve.
  • Dans la chapelle, zia Francisca entendait la voix du franciscain et fixait san Albino sous le dais de fleurs rouges et bleues. Ses yeux étaient noirs, tristes et lointains et sa peau mate attestaient bien la longue route, la solitude et la souffrance dont avait parlé le religieux dans une langue qu’elle n’entendait pas. Et zia Francesca eut pitié de san Albino marchant avec sa plaie ouverte, qu’il montrait à tous en écartant le pan de son manteau. Et cette plaie raviva encore sa douleur.
  • Quand on s’est fait une raison de la misère, quand on s’est arrangé avec les souffrances, qu’on est là, tranquille, en paix avec Dieu, qu’on ne fait de mal à personne, Dieu vous prend la chair de votre chair et veut qu’on ajuste cette plaie aux autres plaies. Mais comment faire, Seigneur, quand celle-là ne peut se coudre ? On peut s’arranger de la misère et de la maladie, mais quand le jour ne contient plus d’espoir, où trouver la force de vivre et de prier ?
  • Que cela n’aurait servi de rien, Seigneur, de lui passer le scapulaire, puisque vous connaissez ma prière. Dieu qui s’occupe de nous, de chacun de nous, (nous nous fions à lui), il s’occupe de ceux que nous aimons (nous le croyons), Dieu a pris Cecc’Anton au bord de l’enfance. Si au moins vous nous disiez, Seigneur, combien de jours vous nous comptez ici-bas, afin que dans ce court moment où vous nous laissez ceux que nous aimons, on les aime davantage si cela est possible.

Alors elle se hâte de parler, zia Francesca, de parler de n’importe quoi, comme si dire le malheur le faisait arriver, mais de l’empêcher d’être dit le suspendait, et comme si le maire n’était pas là pour dire ce qui ne peut se rattraper. Mais ça ne sortira pas de la bouche du maire, ce que zia Francesca y retient et qui fouaille et qui courbe et qui frappe à la nuque. Alors elle parle zia Francesca, elle parle pour faire tourner sept fois sa langue au malheur. Elle parle. La mort va sortir sa tête. Elle parle…

Mais le cœur compte le temps qui est un vaste trou noir, sans fond ni rive, le temps qui est immense et qui n’a plus de limites. Alors, elle parle pour être délivrée du doute. Pour faire fuir la peur d’avoir eu peur, elle parle du malheur, zia Francesca. Mais elle sent ainsi qu’elle l’attire, qu’elle va le faire naître, que c’est elle qui va le provoquer et elle ne sait plus ce qu’il faut faire.

Seigneur, quel mot faut-il dire Seigneur, quelle prière faut il faire pour piquer là cette ombre qui menace, de quoi avez vous besoin pour sécher là le malheur qui met en morceaux, Seigneur, qu’est ce qu’il vous plairait d’avoir, qu’est ce qui vous plairait de moi pour empêcher à cette ombre de se déplier, Seigneur, que faut-il vous crier à tue-tête pour vous arrêter ?

Comme si tout n’était pas déjà consommé, comme si le maire n’était pas là pour dire ce qui ne peut plus être arrêté, comme si on pouvait encore faire quelque chose.

Le nom de Cecc’Anton arrive sur les lèvres du maire et frappe le cœur de zia Francesca et plonge en elle comme une épée et la douleur ouvre ses vannes toutes grandes et détache l’âme du corps, du corps qui sans support penche, du corps qui sans support balance.

Non, elle n’avait pas fait un de ces rêves qui préparent, zia Francesca. Il n’y avait pas eu de signes ou, s’il y en avait eu, cette fois ils avaient été renversés. Ils avaient eu, cette fois, un langage qu’elle n’avait pas su comprendre. C’était sans doute pour que le coup fût plus cruel que ce matin elle était heureuse en regardant les lézards et les fleurs de cerisiers. Il fallait comprendre le contraire du langage des signes et s’inquiéter de cette joie nouvelle qui sentait le mystère, qui avait un sens caché dont on devait tenir compte et s’alarmer.

Et la mort était entrée dans la maison, la main tendue, le regard clair, avec le printemps, les lézards et les fleurs de cerisiers qui venaient de s’ouvrir.

 

 

Rejoindre, pensait zia Francesca. Rejoindre, et peut être même pas. Quand l’heure avance, le soir, et que la douleur mord trop cruellement, elle se dit que s’il existe quelque chose de l’autre côté du monde, il n’est pas possible que Cecc’Anton laisse sa mère ainsi, sans lui faire signe.  Où qu’il soit de l’autre côté du monde, si de là l’on pouvait voir, si l’on pouvait faire quelque chose, Cecc’Anton serait venu au secours de sa mère.

Seigneur, si au jour de la mort nul matin ne succède, si à la nuit sans fin nulle aube ne succède, et si, dans la terre qu’on referme à jamais, nous devions, solitaires, attendre, et puis attendre qu’il n’y ait plus rien dans le trou noir, sans même être ensemble enfouis pour toujours sous la terre, enfouis près de ceux que nous avons aimé plus que nous mêmes ?

 

Joie d’habiter enfin le monde (pour la jeune Angnola, amoureuse)

 

… sans plus d’attache qu’une plume quand elle glisse doucement dans le matin, Angnola marche avec une miraculeuse aisance. Elle s’étonne de trouver toutes les choses si différentes, comme si on avait changé le paysage, comme si on avait tout ordonné pour son attente.

 Angnola ne s’était jamais trouvée de plain pied avec les choses, ni avec les gens, ni avec elle-même, elle n’avait jamais eu le cœur à l’aise. Mais ce matin, elle se sent comme dépliée, et tout a l’air d’être sans plis. Elle écoute attentivement toutes ces émotions nouvelles de cette vie nouvelle, en accord avec tout. Tout semble jouir de quelque chose. Il y a une seule réalité en ce jour de saint Albino, cette douceur qui enveloppe le corps, qui enveloppe le monde. Tout est simple et facile, tout est grâce et douceur. La joie est là, installée en chaque chose, se mêlant et se croisant mystérieusement avec cette lumière d’août. Elle est dans les bruits de la foire, dans le ciel enivrant de l’été, dans le roulement des charrettes, dans les cris des enfants, dans la voix d’une femme appelant son mari, sur les tortillons de réglisse noire, sur les figues de Barbarie, sur les ballons rouges et bleus, sur les amandes collées dans de la pâte brune, sur les objets en verroterie, sur tout, sur tout.

Elle est sans entrave désormais, avec tout cela si tendre en elle. Elle tend l’oreille à toutes ces voix dans la chaleur, et toutes ces voix sont amies. C’est comme à l’église quand on chante en chœur et que toutes les voix se confondent et que les voix des autres vous comprennent et que votre voix comprend les autres. Elle écoute le chant des cigales et, dans la gloire de ce chant, elle pénètre avec reconnaissance. Enfin elle marche dans les pas de la vie. Enfin elle découvre que Dieu est bon. Elle voudrait crier à tue-tête en ce matin de saint Albino, où, dans le visage aimant des choses, le soleil et Angnola se rencontrent, se pénètrent :

  • Je prendrai le pain du ciel et j’invoquerai le nom du Seigneur.

Mais la mamma est là, tout près d’elle, la mamma qui aime les choses graves et boit toute sa joie, qui, par son aridité, aspire sa jeunesse comme une éponge.

 

---------------------------------

 

(je note pour mémoire de ma numérologie personnelle, que ces lignes sur une mère face à la mort de mon fils ont été recopiées (entre autres, mais significativement) aux pages 93, puis 144. Le dernier nombre, un double, évoque l’âge de mon frère (44) à sa mort, et loin de la platitude et monotonie landaise (dont la forêt cache l’océan), laisse pour moi planer la fatalité. Le premier, 93, est l’année de la mort lui aussi par suicide, comme mon frère, de Jean-Luc A. le frère de Françoise qui nous évoquait hier en retour de promenade au bord de la Dordogne (pieds mouillés) les circonstances tragiques de sa brutale disparition, et le chagrin de sa mère décédée d’un cancer dix ans plus tard. Françoise prononça ces paroles de mémoire à l’instant exact où notre voiture passait devant les numéros 44, puis 55, d’une calme rue proche de la rivière, quartier Videlot, des petites maisons à portail numéroté, devant lesquelles j’étais passée à vélo il y a neuf ans, ne pensant qu’à la mort de mon frère et voyant des signes partout, et me disant que s’il était mort à 44 ans, sous le signe du 4 comme notre mère née le 13-04-31, lui né en février 66 et mort un 6 février 11, soit 6-2 comme mon année de naissance, le nombre « 55 » (portail bleu sur la rue) pourrait bien être celui de ma mort. A 57 ans, je suis toujours là, le dieu des numéros n’a pas fait la relation. Moi je la fais, avec l’exacte concomitance de l’évocation des fils libournais morts qui plongent leur mère dans le chagrin, notée au fil des numéros d’une rue libournaise ou d’un roman de Marie Susini, passeuse.) 

https://gerflint.fr/Base/Baltique10/Panisse.pdf

Lien vers une thèse de sociologie par Mia Panisse, Université Åbo Akademi, Finlande, "L'ambivalence de la jeune fille dans la "Feria" de Marie Susini, parue dans Synergies Pays Riverains de la Baltique n°10 - 2013

Résumé : En sociologie, l’idée que l’ambivalence est particulièrement forte dans les transitions entre différents statuts d’un individu est récurrente. L’ambivalence résulte du fait que la conformité avec les exigences d’une des positions que la personne détient implique simultanément la non conformité avec les exigences d’une autre position. Les enjeux pour les jeunes filles sont de taille dans cette transition. Les ambivalences des filles dans l’œuvre de Susini découlent du fait qu’elles veulent, d’un côté, se libérer de l’emprise de leur mère et que, en même temps, elles manifestent une certaine réticence à l’idée de passer de l’état de jeune fille à l’état de femme. Leur crainte est due au fait qu’elles n’ont pas de systèmes de référence auxquels elles pourraient adhérer. L’inhibition de la structuration de l’image du corps de l’adolescente par la domination symbolique exercée par la mère constitue une des déterminations sociocul-turelles les plus importantes prescrivant le « devenir-femme » dans l’œuvre de Susini. Dans cet article le cas du roman La fiera (1956) « sera étudié ».Mots-clés : ambivalence, corporalité, construction sociale, adolescence 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article