Jardin parisien

Publié le par L'Aquoiboniste atrabilaire

 

En ces temps suspendus et inédits, dès que le soleil apparait dans notre jardin l'après-midi de 13 h à 16 h 15, Depuis le passage à l'heure d'été, c'est de 14 h à 17 h 25 que le soleil caresse et réchauffe le jardin, enfoui et caché entre deux rangées d'immeubles de 6 à 7 étages. avec deux trois minutes de clarté chaque jour quand le ciel est bleu, nous nous précipitons dehors. De taille modeste, notre mirifique jardinet privatif d'approximativement soixante-dix mètres carrés - mesuré au centimètre de couturière - est pour partie dallé, sa partie végétalisée surélevée par rapport à la terrasse plus haute que le niveau de notre appartement, se retrouvant dans contrebas relatif. Il borde l'immeuble haut de 7 étages, nous ne sommes pas seuls dans la rue d'Oslo (Paris 18e, et non dans le quartier de l'Europe à côté des rues de Stockholm et de Copenhague). C'est ainsi que nous nous sommes reçus, pas sur la tête heureusement, en vingt-cinq ans d'habitat (voire bientôt trente) force poils d'origines diverses, cheveux et miettes de pain. Marqua le début des inquiétudes quant à ce que le ciel ne nous tombât pas sur la tête, une brosse tombée d'un échafaudage en novembre 1993, date de notre installation dans un immeuble en travaux de ravalement sur rue et cour, payé par le vendeur. Bizarrement, rien de dangereux ne chut ensuite dans notre eden pendant presque deux décennies, à part les débris organiques susmentionnés, plus de l'eau d'arrosage débordant des jardinières des balcons, et force pétales. Broutilles, hors une bouteille de vin tombée d'un apéro, du vomi de poivrot, une chaise de bois retrouvée cassé vue la force de l'impact, sur la pelouse depuis plusieurs jours peut être, jetée par la fenêtre par le couple vindicatif qui s'engueulait dans le studio au dessus de chez nous. Heureusement partis très vite, remplacés par des qui s'aimaient beaucoup et le faisaient savoir, impossible de s'endormir sous les cris de leurs copulations frénétiques et bruyantes. Chutes potentiellement dangereuses mais pas grand chose par rapport au suicidé tombé d'un étage élevé dans le jardin de ma cousine dans le XIXe...

 

Puis l'an dernier en 2019 tout s'accéléra et nous faillîmes recevoir sur la tronche une table de camping (le vent) et une pierre. La table un jour où le vent soufflait un peu passa à travers les barreaux d'un balcon du 5e étage, en train de lire protégée par l'avancée du balcon du 2e étage (nous sommes au 1er étage sur rue et RC jardin, c'est compliqué), j'entendis un grand fracas au dessus de ma tête et le temps de me retourner la vis s'écraser sur l'herbe à trois mètres de moi. Il ne ventait pas tant que ça pourtant, ce fut comme un tourbillon comme il peut s'en former entre de hauts murs rapprochés. J'aurais été à cet endroit occupée à arracher les lianes de lierre ou débusquer les escargots, j'aurais été écrasée comme une crèpe. Il y a quelques années ces quelques mètres carrés de jardin étaient couverts de gazon, colonisé depuis par une poignée de géraniums sauvages prélevés à la forêt, dont les rhizomes surpuissants ont fait surgir un épais tapis de coussins verts, piquetés de fleurs violettes l'été, ne me résous pas à tout arracher.

Quelque temps plus tard, ce fut une pierre posée sur le balcon d'un autre 5e étage qui chut sur notre table en verre pourtant épais. En ouvrant les volets un matin de novembre, la terrasse était dans une état indescriptible, jonchée d'éclats de verre trempé par milliers de petits cubes de quelques millimètres, et la table réduite à sa structure métallique, quatre pieds et le cadre. Si nous avions été attablés à ce moment là (avait dû se produire dans la nuit, rien entendu du probable fracas), nous aurions eu du verre partout sur le visage et dans les yeux. Nous avons fini par comprendre que c'était donc une pierre, un caillou pas très gros, qui en tombant (comme une pierre) avait fait tous ces dégâts, l'ayant retrouvé à l'épicentre de la catastrophe, sous ce qui était le plateau de la table, se cachant par terre au milieu des bouts de verre qu'il m'arrive encore aujourd'hui de trouver dans la terre quand je veux y planter quelque chose. Se sont excusés nos amis (les seuls voisins de l'immeuble que nous fréquentons, un comble) anglo américains, le couple qui la veille nous avait invités avec d'autres amis à eux à leur repas annuel de Thanksgiving. Le chef Graham avait entreposé pour les mettre au frais des bouteilles et autres denrées sur son balcon, poussant ainsi les cailloux artistiquement déposés autour de leurs pots de fleurs. Et boum.

Le mois de mars suivant, juste un an avant ce confinement, à Royan (mais quelle chance nous avions) en train de nous dorer la pilule au soleil, qui brille plus largement sur la plage qu'entre les murs des immeubles, je reçus le SMS d'une jeune voisine dont nous avions le numéro, souvent gardiens l'été de ses plantes vertes en quête d'arrosage. Elle disait Ne cherchez pas la coupable, c'est moi. Un pot de peinture bleue laissé ouvert sur son balcon (toujours les coupables ces maudits balcons, pour l'instant pas de chute de marmite depuis les fenêtres des cuisines, sur jardin) avait dégringolé chez nous en rebondissant sur les rambardes, arrosant copieusement toute la terrasse de gauche à droite, débordant chez Kevin l'Américain redneck de la copropriété d'à côté, et chez notre voisin de palier et de jardin qui a le bon goût d'être resté vivre à Chartres, nous flanquant une paix royale et laissant vivre le sommier déposé par nous sur le palier depuis deux ans. Des taches bleues partout, sur le sol, sur les plantes, sur les objets. Nous nous fâcherons rapidement avec la voisine, avec laquelle nous avions pourtant de bonnes relations, lesbienne camionneuse ayant lâché son agrégation d'espagnol pour aller cuisiner dans un resto à Madrid, avant de revenir sur son 5e étage accompagnée de toutes sortes de filles qui changeaient souvent. Elle était descendue un jour à la recherche d'une bague tombée chez nous (déjà), restée 20 minutes à farfouiller dans l'herbe, à peine aimable, j'avais entrevu un caractère difficile sous son abord enjoué et décontracté, peu dans les codes bourgeois de l'immeuble. Je la soupçonne pour la table de camping, elle a toujours nié mais personne ne s'est jamais dénoncé, gazon maudit avait tout un fatras sur son balcon à l'époque en travaux. Comme une conne, je lui avais remonté l'anneau de métal (pas un diamant) de sa copine, larguée depuis sans doute, retrouvé sur une branche de rosier taillé. Quelques procédures d'assurance et travaux de nettoyage tarifés plus tard, la terrasse est rentrée dans l'ordre, mais subsistent de larges taches bleues sur les feuilles du yucca et ou les branches du figuier, pas effacées par la pluie.

Nous avons donc failli être assomés, pulvérisés et transformés en schtroumpfs, mais ce n'était pas fini. Il y a quinze jours, juste avant le confinement qui allait nous voir plus souvent qu'à notre tour RESTER CHEZ NOUS, assis sur des transats à profiter des rayons du soleil, donc hors protection (?) des balcons en saillie, j'ai retrouvé sur la terrasse et dans l'herbe deux bouts de pierre. De toute évidence des morceaux des corniches des balcons, dont les "nez" sont en cours de réparation. L'immeuble de béton construit dans les années 70 perd ses boulons. L'entretien des ascenseurs qui se bloquent et de la chaufferie qui trombine à toute vapeur à grands coups métalliques nuit et jour nous coûtent déjà un bras. Les bords des balcons s'effritent, comme à Royan ville de la reconstruction au béton armé voué à la rouille par sa composition de sable de plage, où j'ai retrouvé aussi sur le sol de notre jardin d'immeuble (le même genre qu'à Paris), un jour de retour en vacances de printemps, après un hiver de gel et pluie, une énorme pierre. Un morceau de balcon strié de rouille, comme ceux tombés tout récemment. Un voisin du conseil syndical nous a confirmé qu'on voyait à travers le sien...

Prudence donc, les accidents domestiques sont quasiment autant à craindre que le coronavirus et peuvent aussi vous conduire aux urgences. La peur n'évite pas le danger, je n'aime ni ne comprends cette expression mais la glisse là. Et je me rends compte qu'alors je voulais parler des joies que nous offre nos séances de bronzette dans le jardin, si petit soit-il, en cette période de confinement parisien, alors que beaucoup n'ont pas notre chance, eh bien je ne parle que de choses négatives. Bien plus facile pour moi d'être critique et amère, voire franchement négative, que positive.

Pourtant quelle chance d'avoir ce coin de verdure, enviés par beaucoup on imagine. Je ne publie pas sur mes réseaux sociaux de photos du jardin, hors instagram surtout fréquenté d'abonnements inconnus. Pour vivre heureux vivons cachés.

Inventaire des fleurs début avril

Tulipes, roses, camélias, primevère, forthythia, cyclamen, spirée, succulente, monnaie du pape, pâquerettes, géranium sauvage, kalanchoé, perceneige, fleurettes sauvages...muscari,
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Focus sur les Tulpen. Sachet vendu chez Lidl de 80 bulbes de tulipes made in Holland,  plantées en octobre. Les premières à sortir seront les roses pâles, longtemps restées les seules et uniques du massif, saluer leur bonne tenue, puis les rouges et les jaunes qui s'ouvriront beaucoup plus vite
Focus sur les Tulpen. Sachet vendu chez Lidl de 80 bulbes de tulipes made in Holland,  plantées en octobre. Les premières à sortir seront les roses pâles, longtemps restées les seules et uniques du massif, saluer leur bonne tenue, puis les rouges et les jaunes qui s'ouvriront beaucoup plus vite
Focus sur les Tulpen. Sachet vendu chez Lidl de 80 bulbes de tulipes made in Holland,  plantées en octobre. Les premières à sortir seront les roses pâles, longtemps restées les seules et uniques du massif, saluer leur bonne tenue, puis les rouges et les jaunes qui s'ouvriront beaucoup plus vite

Focus sur les Tulpen. Sachet vendu chez Lidl de 80 bulbes de tulipes made in Holland, plantées en octobre. Les premières à sortir seront les roses pâles, longtemps restées les seules et uniques du massif, saluer leur bonne tenue, puis les rouges et les jaunes qui s'ouvriront beaucoup plus vite

O verdure déployée dans tous les coins du parc de Madame Verdurin, contemplative, ombragée ou ensoleillée. "Je n'aurais jamais eu aussi bonne mine que pendant ce confinement !", s'exclame gaiement ma fille Clara toute bronzée, occupée comme moi tous lors des nombreux après-midis de beau temps à prendre le soleil de 14 h 30 (bientôt 14 h) à 17 h 30 (bientôt 17 h 45), assises sans chapeau sur les fauteuils et transats de la pelouse, puis de la terrasse carrelée quand le soleil disparait à l'ouest derrière l'immeuble dans face.

J'ai des arbres ! Olivier, prunus (tronc blanc, tronc noir qui penchent à gauche, rien de politique), figuiers, troènes
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Terrasse et muret de séparation avec la résidence voisine, dite "Kauman et Broad" (2001)
Terrasse et muret de séparation avec la résidence voisine, dite "Kauman et Broad" (2001)
Terrasse et muret de séparation avec la résidence voisine, dite "Kauman et Broad" (2001)
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Terrasse et muret de séparation avec la résidence voisine, dite "Kauman et Broad" (2001)
Terrasse et muret de séparation avec la résidence voisine, dite "Kauman et Broad" (2001)

Terrasse et muret de séparation avec la résidence voisine, dite "Kauman et Broad" (2001)

Dans mon jardin quotidien devenu lieu de vacances presque insouciantes, j'adore plonger mes pieds nus dans l'herbe qui monte, rapiécée brin par brin de touffes d'herbes arrachées aux fissures des trottoirs. Ce méticuleux regarnissage à l'arrache aura lieu plus tard, quand je commencerai à ressortir dans un rayon d'un kilomètre autour de la rue d'Oslo, fin avril. Précieux butin de rien que ces coussins d'herbe plus jaunes que vertes, volées en catimini à personne et à tout le monde,  ramenées sous mes ongles en deuil comme trophées poussiéreux à débarrasser de leurs chewing-gum écrasés (en pleine pandémie), graminées fétus de paillasson plus que vert gazon. Nées sous le pavé urbain dans une pincée de terre bitumée, ces herbes folles ramassées par une folle devraient s'acclimater sans mal dans le jardin parisien, et ressembler bientôt, par delà les siècles, à la Touffe d'herbe immortalisée avec précision à l'aquarelle par Dürer en 1503. Si les escargots ne s'en régalent pas et n'en viennent pas à bout avant, ces fichus limaçons qui adorent le trèfle, même sans quatre feuilles, mais laissent tranquilles mes roses.

La Touffe d'herbe, Albrecht Dürer, 1503

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